Au pied du mur

J'adore aller voir ce genre de film un peu conceptuel, surtout quand on a la chance qu'il sorte sur nos écrans

Ici, le concept est certes déjà vu, mais c'est diablement bien tourné.

Un couple veut s'installer aux États-Unis, mais doit tout d'abord passer à la moulinette du contrôle d'entrée sur le territoire États-Uniens. Eh oui mon gars, on est pas au Canada ici, on est aux States!... Pays qui se repli sur lui-même, pour lequel il faut franchir un mur pour y accéder (le fait qu'il se déroule en 2019 et que le mur de Trump à la frontière du Mexique soit évoqué au début n'est pas un hasard).

Nous allons donc suivre un implacable interrogatoire, contre-interrogatoire de ce mignon petit couple. Mais est-il si mignon que ça ce couple ?

Et attention à ce que vous dites M'sieur dame, car Big Brother is watching you, et le moindre mensonge peut être considéré comme un crime.

Attendez vous donc à plonger en apnée pendant 1h14 environ, car il n'y aura pas de répit.

Sa durée permet de maintenir une pression constante, et laisser libre cours aux interrogations, à la paranoïa, aux doutes.

La durée minimaliste n'empêchera nos deux malheureux protagonistes d'être minutieusement fouillés, au propre comme au figuré.

Les deux interrogateurs respectent à la lettre le manuel "Comment briser sa proie et lui faire dire ce qu'on veut".

Point de moments de bravoure, d'actes héroïques ou de combat à la John Wick donc. Juste une série de questions, de réponses, sans musique, sans chichis, sans mouvements de caméras sophistiqués, d'effets sonores ou visuels recherchés, pour un résultat très efficace, qui tient sacrément en haleine.

Un huis-clos suffocant pour un résultat probant.