I don't expect you to be as depressed as I am. But I don't think your happiness is quite appropriate

Un premier film qui aligne déjà presque 25 ans d’âge, et qui s’avère déjà bien particuliers. Alors c’est vrai que dans sa structure mais aussi dans la forme, il dénote un peu des autres films de Wes Anderson que j’ai pu voir. Par moment, il m’a fait penser à un curieux mélange entre les premiers films de Tarantino et Trainspotting. C’est du moins l’impression que m’a donnée l’atmosphère qui s’en dégageait. À mon sens, le principal défaut de ce film est son rythme, qui est parfois un peu latent, voir suspendu. Cela peut s’expliquer à la construction autour de l’intrigue centrale, qui suit son fil rouge, mais ressemble parfois à une succession de scénette sans que la connexion entre elles ne soit vraiment fluide. Certaines s’étireront un peu trop en longueur, d’autres seront presque précipitée. Mais en soit, ce n’est pas dommageable au film lui-même, car ça lui confère cette atmosphère si particulière qui renforce le côté burlesque du trio de personnage. Et mine de rien, comme je le disais, l’intrigue suit son court et sa conclusion sera très bien ajustée au développement des personnages et leur histoire.

Le casting sera dans l’ensemble plutôt bon, même si c’est surtout la dynamique entre Luke et Owen Wilson qui portera l’ensemble, accompagné par des seconds rôles efficaces. Techniquement, tout comme pour la structure de son intrigue et son atmosphère, le film fera beaucoup penser à ces films « indépendants » des années 90. La musique de Mark Mothersbaugh sera efficace et adaptée à l’ensemble, complétée par une bande son qui pioche dans le même genre d’atmosphère. Au niveau de la mise en scène, le film dénotera plutôt des autres films de Wes Anderson : si on retrouve déjà quelques marques de fabrique, on sentira surtout un côté presque naturel et conventionnel dans la façon d’articuler histoire, personnages et décors. Comme si Anderson cherchait ses marques tout en ayant déjà une idée de ce qu’il voulait faire de la caméra. Du coup, on a presque l’impression de se retrouver avec un film en retenu, un peu timide par moment.

Un premier film dans l’ensemble plutôt bon donc, même s’il a des erreurs et des défauts. Néanmoins, on y retrouve déjà les thèmes importants à Anderson, et on note déjà sa qualité d’écriture des dialogues.