À force de le voir passer à des heures (très) tardives sur M6, doublé d'une très sympathique chronique sur Nanarland écoutée récemment, j'ai fini par franchir le pas et je confirme : c'est une sacrée daube. Pourtant, je ne sais déjà plus trop quoi écrire sur « Bouge! ». C'est juste... nul du début à la fin. Le pire reste probablement la mise en scène, dans une logique très clips « Hit Machine » à l'esthétique devenue quasi-irregardable, à l'image de cette scène d'ouverture où l'on a presque l'impression d'un problème technique tant le rendu est immonde.
Globalement très mal joué, les comédiens ne sont pas non plus aidés par des dialogues ineptes, parfaitement raccords avec un scénario se contentant d'accumuler les pires poncifs et clichés sur le milieu musical, à l'image de cette héroïne cherchant d'abord à se rapprocher de son père ignorant son existence avant de vouloir finalement percer dans le milieu, forcément entourée de producteurs cherchant avant tout l'appât du gain alors qu'on voie évidemment l'entourloupe à 10 000 kilomètres.
Ainsi, l'innocente provinciale devenue star s'éloignera de ses vrais amis avant, bien sûr, de comprendre son erreur et de retrouver le droit chemin. Mais le pire, je crois que c'est la représentation d'Ophélie Winter dans ce film : c'est juste... dingue, celle-ci réussissant l'étonnant exploit de s'auto-mal jouer. Totalement à sa gloire, on nous rappelle toutes les cinq minutes à quel point Ophélie est talentueuse, intègre, formidable, digne de confiance, proche des gens, toujours disponible : à ce point d'ego, complètement hors-sol, qui plus, cela en est parfaitement grotesque, surtout lorsqu'on voit le niveau souvent désastreux de la bande-originale, dont on peut à la rigueur sauver un ou deux titres (et qui sont évidemment antérieurs au « film »).
Seule surprise : cette étonnant plan-séquence final, où Jérôme Cornuau semble enfin faire ce qu'il veut (les producteurs avaient dû partir aux toilettes au moment des rushs), totalement vide de propos, mais au moins propre techniquement. Le fruit d'une époque, alors déjà moisi mais dont l'apparence s'est encore aggravée après vingt-cinq ans : le genre de projets qu'on ne verra probablement plus jamais et pour le coup, c'est vraiment une bonne nouvelle.