Bowling Killers
6.3
Bowling Killers

Court-métrage de Sébastien Petit (2012)

Une copie du film non étalonnée, non mixée, sans la bonne musique... Et pourtant, nous avions déjà beaucoup apprécié le Bowling Killers de Sébastien Petit, que nous avions été les premiers à découvrir, après Sébastien, dans sa version la plus avancée. C'était peu avant l'édition 2012 du Festival International du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF). Nous avions ensuite redécouvert le film sur grand écran lors de sa projection au Festival, dans le cadre du Colectifff. Ce projet a vu la naissance de douze courts métrages de genre réalisés par 19 potes amoureux du BIFFF, qui avaient ainsi choisi de fêter, à leur manière, les 30 ans du Festival.

Toujours en course pour faire partie des quatre courts-métrages de la sélection finale des Magritte 2014, Bowling Killers a remporté hier le Prix du Brussels Film Office au Festival du Mini Film Bruxellois. Ce dernier en était cette année à sa quatrième édition et avait pour cadre le Mirano Continental. Signalons que Zinneke, de Rémi Allier, a remporté le Prix du Jury tandis que Ingrid fait son cinéma, de Véronique Jadin, s'est vu décerner le Prix du Public. Nous vous proposons aujourd'hui de découvrir notre interview de Sébastien Petit.

Sébastien, les riffs de guitare très sobres de ton film, l'ambiance, et le look et le style de tes personnages donnent à Bowling Killers un côté très western. Comment définirais-tu ton film : western horrifique, gore, slashé ?

Gore, certainement, dans le sens où c'est un film qui a été réalisé pour les 30 ans du Festival du Film Fantastique. Le scénario, je l'avais déjà avant mais du coup, on l'a un petit peu adapté au style du Festival car il y a un côté très sanglant dans le film. Le terme « gore » est donc un terme qui convient bien.

C'est donc un film de commande quelque part ?

De commande, c'est beaucoup dire. C'est plutôt un hommage qu'on a voulu faire parce qu'on ne nous a rien commandé en réalité. C'est un groupe de fans du BIFFF qui se sont associés et qui ont décidé, pour les 30 ans, de faire un cadeau. Et chacun a produit un court métrage.

Les dialogues que tu mets dans la bouche de tes personnages sont très naturels. Durant les répétitions, est-ce que tes acteurs ont fait évoluer ta continuité dialoguée ?

Tout à fait ! Ça a évolué pendant les répétitions parce qu'entre les dialogues sur papier et ceux qu'on entend lors de la mise en bouche, on se rend compte qu'il y a parfois une nette différence qui fait que ça ne marche pas nécessairement, que la mise en bouche n'est pas adéquate. On a du coup adapté les dialogues avec Gérald (Wauthia) et Steve (Driesen) pour que ça roule comme sur des roulettes.

La mise en scène et les dialogues sont très tarantinesques à mon sens...

Cool ! C'est vrai que Tarantino est un de mes cinéastes préférés. On s'est forcément un peu inspiré de la façon dont il écrit ses dialogues. J'adore tous ses films. Mais de là à arriver à savoir le faire, c'est autre chose.

Et un de tes acteurs - je suis persuadé que tu verras duquel je veux parler - fait immanquablement penser au Walter du Big Lebowski des frères Cohen. Est-ce que c'était voulu tout ça ?

Le côté frères Cohen, Big Lebowski, je crois que c'est plutôt le côté bowling qui fait penser à ça, côté qui est arrivé par après. On avait déjà le scénario et c'est un ami, Youssef (Seniora, réalisateur de Trapped dans le cadre du Collectifff), qui réalise aussi un autre court métrage, qui m'a fait penser à ça. Et on a ramené ce côté bowling après, ce qui donne peut-être le côté Big Lebowski, qui est présent aussi.

Ton film est très belge au final, évoquant la mésentente entre flamands et francophones...

Oui, on en rigole. Les guéguerres communautaires me fatiguent. Je devais donc trouver un sujet qui soit à la Tarantino. Comme Tarantino fait justement toujours aussi un peu des dialogues qui sont décalés par rapport à la scène qu'il nous donne à voir. Finalement, on a deux tueurs à gage et une troisième personne qui se prennent la tête et qui causent des problèmes communautaires. Comme c'est quelque chose qui m'emmerde, ça a été le sujet de prédilection. Du coup, ça a été super facile à écrire : ça partait tout seul.

Filmer en caméra subjective semble avoir été assez évident pour toi. Est-ce que tu peux nous parler de ce procédé filmique ?

On l'a décidé dès le départ. C'est un peu le concept du film en fait. On ne dévoile rien vu que c'est la première image du film : on voit juste les deux tueurs et la troisième personne est la caméra, c'est-à-dire que le spectateur est à la place de la victime. Le film ne compte en fait que neuf plans-séquences.

Le montage s'en est donc trouvé simplifié ?

Oui, tout à fait !

Alors, question immanquable : le BIFFF, ça représente quoi à tes yeux de festivalier, de jeune ayant grandi avec le Festival, au même titre que les membres du Colectifff d'ailleurs ?

C'est le seul festival de ce style-là. Je veux dire par là que....

La suite de la chronique sur : http://bit.ly/BowlingKillersSkynet
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le 20 févr. 2014

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