Pour son premier poliziottesco, Stelvio Massi choisit un sujet simple mais qu’il parvient à mettre très efficacement en scène. Loin des productions parfois brouillonnes du genre, il conduit un récit concis mais précis avec une réalisation qui sait se rendre inventive. De la scène de braquage en pleine rue avec ses plans en point de vue interne à la mort de Ray Lovelock avec son mouvement de caméra inverse en passant par les flashbacks de la mort de la femme de l’inspecteur Ravelli, Stelvio Massi s’empare du genre avec une véritable signature. Porté par un casting de haute volée, le résultat est d’autant plus convaincant. En flic vengeur, Tomas Milian excelle. Cigarillo au coin de la bouche, casquette-béret vissée sur la tête, blouson de cuir, il incarne par son look un flic marginal qui n’exerce plus son métier que dans le seul but de retrouver celui qui a tué sa femme.


Dans le rôle de ce dernier, le « Marseillais », on a plaisir à retrouver Gastone Moschin qu’on n’avait plus revu dans le poliziottesco depuis sa prestation marmoréenne de Milan calibre 9. Gangster aussi cruel que malin, il compose un personnage ayant une certaine épaisseur. Ses relations avec ses complices sont ainsi traitées avec un réel intérêt, ce qui permet de dresser un portrait précis de chaque membre de la bande, tout en enrichissant le récit de péripéties qui n’ont rien de gratuites. Déguisés en hommes d’Église pour échapper à la police, ils se retrouvent, par exemple, de façon savoureuse à prendre les armes et à tirer à vue pour sauver leur peau. Un trait d’humour à peine esquissé qui s’intègre parfaitement dans un propos qui ne se veut globalement pas franchement drôle.


Poursuite en voitures, poursuite en hélicoptère et fusillades assurent le côté spectaculaire de l’ensemble même si Stelvio Massi ne sacrifie jamais son récit à l’action pure. Porté par l’excellente partition de Stelvio Cipriani, le film est, avant tout, l’histoire d’une vengeance d’un flic qui profite de sa situation pour parvenir à son but dans une scène finale iconique filmée avec talent. Étonnant que ce titre n’ait pas meilleure réputation.


Play-It-Again-Seb
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Liste et classement des films que j'ai vus ou revus en 2024

Créée

le 21 mai 2024

Critique lue 6 fois

3 j'aime

1 commentaire

PIAS

Écrit par

Critique lue 6 fois

3
1

D'autres avis sur Brigade Volante

Brigade Volante
Play-It-Again-Seb
7

La vengeance d'un flic

Pour son premier poliziottesco, Stelvio Massi choisit un sujet simple mais qu’il parvient à mettre très efficacement en scène. Loin des productions parfois brouillonnes du genre, il conduit un récit...

Par

le 21 mai 2024

3 j'aime

1

Brigade Volante
Pascoul_Relléguic
7

Critique de Brigade Volante par Pascoul Relléguic

Des voyous braquent un fourgon en pleine rue, maquillant leur délit en tournage de film. Ravelli, flic en quête de vengeance, s'empare de l'affaire. Un peu mou au départ, mais une fois la...

le 4 avr. 2020

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22