Fils d’immigrés georgiens, Tristan a grandi dans les quartiers populaires de Nice et se prépare en partir en séminaire pour devenir prêtre orthodoxe. Mais un jour, son père, chauffeur, est assassiné à la place de l’oligarque russe pour lequel il travaille. Ce qui va marquer le retour de son frère aîné, ancien dealer au passé sulfureux, bien décidé à venger sa famille…
Derrière les palmiers, la plage et le luxe de la Riviera française, fourmille un réseau de trafics en tout genre. Et au milieu de tout cela, deux frères aux idéaux radicalement opposés, dans une tragédie à base de spirale de violence et de vengeance, qui pourrait sembler terriblement familière aux spectateurs habitués aux films de gangsters. Sous le soleil, rien de nouveau ? Au contraire, grâce à des choix esthétiques forts et une sincérité dans l’écriture, le premier long-métrage d’Akaki Popkhadze trouve sa place.
Tout d’abord, le plus évident, l’utilisation exclusive d’un objectif à courte focale. Mais à l’opposé d’un Alejandro Gonzalez Inarritu, où un choix similaire isole les personnages dans des décors qui nous apparaissent immenses, Popkhadze l’utilise pour se rapprocher des corps de ses acteurs, dans des décors relativement étriqués (appartements exigus, couloirs sombre d’une tour d’immeuble), renforcés par une lumière très marqué, ce qui participe à la sensation d’enfermement et de fatalité que dégage son récit. Et ce choix se fait encore plus singulier, lors des séquences plus physiques, notamment lors d’un mémorable affrontement de judo, où nous sommes réellement collés aux protagonistes.
L’autre point fort du film est sa sincérité. Le réalisateur, d’origine georgienne, a vécu à Nice, dans ces quartiers populaires, qu’il sait mettre en valeur à l’image, et a injecté son vécu dans les personnages. Sans être autobiographique, Brûle le sang transpire l’authenticité. Par son mélange de réalisme semi-autobiographique et d’ambiance mafieuse, Brûle le sang évoque autant Mean Streets de Martin Scorsese, que Little Odessa de James Gray. On souhaite à Akaki Popkhadze la même suite de carrière que ces deux modèles.