Une sublime pomme qui manque de goût

Après deux saisons plaisantes, Bungo Stray Dogs passe par la case film avec ce Dead Apple. Un opus assez anecdotique dans son histoire et ce qu'il apporte, mais qui propose un spectacle de grande qualité avec toujours le style de l'univers BSD.

Ce film nous jette très vite dans le bain : une petite introduction et c'est parti, le méchant passe à l'action et transforme Yokohama en ville fantôme. C'est une mission pour l'Agence et la Mafia Portuaire de retrouver et supprimer un homme qui pousse mystérieusement les détenteurs de pouvoir au suicide. Le film repose sur la confrontation entre nos personnages et leurs pouvoirs, une idée qui a déjà fait son chemin dans pas mal de films d'animation ou OAV (notamment chez Bleach), et qui ne m'a pas franchement accroché. Nakajima contre le Tigre, Kyoka contre la Princesse ou encore Akutagawa contre Rashomon : ces duels, ils sont déjà présents dans les deux premières saisons. Pas de manière aussi frontale, mais quand même une sensation de redite. Au bout du film, les autres membres de l'Agence sont plus des caméos qu'une vraie présence.

C'est encore le trio Nakajima/Kyoka/Akutagawa qui est au cœur de l'histoire, une équipe qui joue sur l'adversité et les secrets qui les lient. Finalement, ils forment une bonne équipe, comme ce que souhaite Dazai. Un Dazai qui est encore dans ce jeu de « méchant ou gentil ? », accompagnant un méchant principal assez anecdotique. C'est plus intéressant d'en découvrir plus sur Dostoievski, le film présente le personnage comme un ennemi redoutable pour l'avenir. Sur le teasing, ce film fait un pont efficace avec le futur de la série.

Visuellement, c'est toujours aussi stylé, Bungo Stray Dogs. Et cette Dead Apple profite du format film pour proposer des combats encore plus spectaculaires et fluides (Chuya fait le show), et des décors très intéressants. La base du grand méchant, et particulièrement sa « collection », est notamment remarquablement stylé. C'est la raison la plus importante de voir ce film : l'ambiance et le style de BSD avec une animation au sommet !

BSD Dead Apple est donc un film que j'ai trouvé assez anecdotique dans le fond avec un méchant oubliable et une impression de redite, mais qui propose un très joli spectacle dans la forme. Et rien que pour ça, il mérite le coup d'oeil.