Drame taïwanais signé par Patrick Tam, Burning Snow fait partie de ces films maudits comme il arrive à certains cinéastes d’en connaitre dans leur carrière. Si Patrick Tam avait déjà eu des soucis lors du tournage de Nomad (1982) en étant en conflit avec ses producteurs, il connaitrait le même sort sur cette œuvre. Produit par Clarence Yip Wai-Chung et Chu Yen-Ping, Burning Snow sera remonté par ces derniers. A cette occasion deux versions du film verront le jour : une version pour le marché taïwanais, épurée de certaines scènes de sexe et une version hongkongaise moins prude. En plus d’être un film maudit pour son auteur, Burning Snow deviendra un film rare. Patrick Tam désavouera les deux versions en considérant que la version acceptable aurait été un mélange des deux versions existantes.


Quoiqu’il en soit, Patrick Tam fait de Burning Snow une œuvre qui retranscrit les caractéristiques de son cinéma. On y découvre un personnage féminin qui s’émancipe de sa condition. On sait qu’elle est issue d’une famille pauvre. Patrick Tam en fait une icône érotique, subissant des sévices quotidien. Elle pourrait être issue de ces œuvres dénudées nippones, où certains personnages féminins, objet du désir sous le joug masculin dégagent une aura érotisante en tentant de s’affranchir de leur condition. On y retrouve également un travail sur la couleur bleu, initié dans des œuvres comme Love Massacre (1981). Un bleu particulièrement étudié pour lequel on soulignera, ici le travail de qualité de son chef opérateur : Christopher Doyle. La chose malheureuse étant la qualité de la copie qui ne rend pas honneur à son talent. Et comme souvent avec Patrick Tam, il nous dépeint une histoire d’amour à l’issue dramatique, où le bleu laisse place à un rouge de mauvais augure.


On dit du film que le tournage aurait débuté sans un scénario terminé. Et de ce fait, on pourrait regretter que certains personnages ne soient pas plus détaillés, qui par ailleurs sont tous bien campés. Pourtant, Burning Snow dégage cette chose particulière qui incite le spectateur à créer cet imaginaire les entourant. Le film n’est pas parfait, c’est un fait. Mais l’errance amoureuse tragique de cette jeune femme parvient à toucher, renforcée par les touches musicales qui se marient admirablement aux séquences misent en scène.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/02/07/burning-snow-1988-patrick-tam-kar-ming-avis-review/)

IllitchD
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le 8 juil. 2014

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