C'est dur d'être aimé par des cons par PatrickThierry

C'est un extrait vu dans les médias ces derniers jours, celui où l'on voit naître la fameuse une de Cabu dont le film porte le nom, qui m'a donné l'envie de voir ce film. Du coup, ne m'étant pas vraiment renseigné sur son contenu, je m'attendais à être plongé dans l'intimité de la rédac' de Charlie. C'est pas vraiment le cas en fait. Mis à part au tout début, le documentaire est centré sur le procès qui leur a été intenté en 2007 à la suite de cette une et surtout de la reproduction, dans le même numéro, des caricatures danoises de Mahomet. La scène de la naissance de la une est d'ailleurs située avant même le générique.
On suit donc le procès de Charlie de façon chronologique, sans images du procès en lui-même bien sûr, mais avec des témoignages postérieurs de ses différents protagonistes ainsi que des images d'anonymes venus soutenir l'une ou l'autre des parties juste devant la salle du procès. Il est évident que l'ensemble manque de neutralité, mais les témoignages montrés ne sont pas non plus à sens unique, les avocats de la partie plaignante et plusieurs témoins à charge étant interrogés eux aussi.
Au final, je ne pense pas avoir déjà été captivé à ce point par un documentaire de ce type (je veux dire, du type recueil de témoignages). Suivre les différents arguments s'est révélé extrêmement intéressant et même passionnant. Mention spéciale à l'avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka, dont j'ai trouvé l'argumentation particulièrement intelligente.

Et puis bon, forcément, ça prend une toute autre dimension de voir ce documentaire maintenant, ne serait-ce que parce que les victimes de l'attentat contre Charlie sont présentes dans le film, mais aussi et surtout parce que tout part de ce qui s'est passé à ce moment-là.