J'ai hésité tellement longtemps entre cette note et celle juste en-dessous que je l'ai presque choisi à pile ou face, les deux pouvant se justifier totalement. Car il y a de vraies qualités dans « Cadence ». Notamment un réel plaisir à voir Martin Sheen, pour sa seule et unique réalisation, être confronté directement à son fils Charlie, tous les deux tenant les rôles principaux. En effet, il y a quelque chose d'assez étonnant à les voir l'un et l'autre entretenir une relation assez complexe, mélange d'autorité et de soumission, de haine et de respect mutuel, voire parfois les quatre en même temps. Après, il y a pas mal de passages assez classiques et les différentes relations entre les soldats n'ont rien de très originales, tout comme leur façon d'évoluer, mais cela est efficace, la bonne tenue de l'interprétation n'y étant pas étrangère.
Dommage, en revanche, que le propos de Sheen père devienne nettement plus flou dans la dernière partie, tant on ne voit plus très bien où celui-ci veut en venir, toutes les bases ayant été mises en place jusque-là venant presque à être détruites d'un seul coup. Heureusement, un dénouement plutôt mélancolique et d'une belle sobriété permet au film de terminer sur une note plutôt positive, sur fond de Guerre du Viet Nam de plus plus présente, mais sans héroïsme mal placé. Inégal donc, mais très honorable, au point de regretter que Martin Sheen n'ait pas persévéré derrière la caméra.