Café de Flore par Crocodile

'Café de Flore' est un film dont je suis sorti vraiment ému. Et pourtant ça démarrait bien mal.

D'abord il y a la première demi-heure du film, qui est une épreuve pour n'importe quel spectateur. Ralentis, gros plans à profondeur de champ millimétrique, histoire détricotée au possible. J'ai pensé sortir de la salle parce que je n'avais aucune envie de me taper un film super prétentieux et n'ayant bénéficié d'aucune relecture avant sa finalisation... Il y a aussi Vanessa Paradis, qui ne plait guère qu'aux fans de Vanessa Paradis... dont je ne suis pas.

Quoiqu'il en soit, à un moment le film démarre et tout s'enchaine. Une histoire d'amour, d'âmes sœurs... mais si on élargit le film parle de l'amour, du renoncement, de se quitter, de passer à autre chose. Ça parle aussi de divorce et de conséquences sur un peu tout le monde (amis, famille, enfants). Et dans tous les cas, c'est très juste.

Comme on peut toujours le craindre avec les films à histoires, une des histoires peut pêcher par rapport aux autres. Ici, la vision d'un Paris des 70's fantasmés avec Vanessa Paradis en Causette réincarnée est plutôt insipide, dommage.

Malgré son côté un peu trop poseur, malgré une demi-heure qui découragera les moins volontaires, malgré une demi-histoire secondaire peu touchante, malgré une bande-son trop bien, Café de Flore est un film qui parle terriblement bien d'amour et de l'après-séparation. Un film encourageant en tout cas: j'espère que Jean-Marc Vallée saura un jour trouver la voie de la concision pour arrêter de nous étaler des visions d'adolescence fantasmées sur fond de Pink Floyd - la caricature est volontairement exagérée.