Comédie qui pleure
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On ne va pas se mentir, on s’ennuie quelque peu dans cette dernière cuvée Allen. Les costumes, l’ambiance chic des clubs, toute cette mondanité, c’est bien jolie, mais ça finit par nous rendre placide. Surtout que l’intrigue (un juif des années 30 tente sa chance à Hollywood et tombe amoureux de la maîtresse de son oncle), soigneusement écrite, ne laisse aucune place au doute. Le triangle amoureux y est clairement identifiable, le profil de notre héros est aussi transparent qu’un verre de cristal lors d’une soirée huppée.
Et pourtant, c’est là que la magie du cinéaste, maintenant octogénaire, intervient. Son message, éclatant de simplicité, est aussi lourd et futile que l’existence. Le temps passe, les gens changent, sans s’en apercevoir, et les choix qu’ils font resteront à jamais gravés dans le marbre. Si la morale n’est pas nouvelle, elle a le mérite d’être exposée à la perfection. Avant de laisser nos personnages, la caméra se déplaçant judicieusement autour de ces deux amants souligne leur amertume teintée d’une certaine nostalgie du bon vieux temps.
En jeune homme naïf et éperdument amoureux, Jesse Eisenberg est tout bonnement impeccable. Son habituelle vivacité de jeu est au service de ses sentiments et fait de lui un personnage sincère et empathique. Face à lui, Kristen Stewart n’a jamais été aussi rayonnante. Elle le doit beaucoup à la lumière de Storaro (Apocalypse Now), captant les nuances d’un temps ancien et des couleurs aussi chaudes que de doux souvenirs racontés au coin du feu.
Alors peut-on combattre les années qui s’écoulent ? Impossible, nous affirme le réalisateur désabusé. « Les rêves restent des rêves », point final. Le fait qu’il capte cela avec une âpre légèreté renforce d’autant plus le côté sombre et implacable de cette chute. Qui laisse forcément pensif.
Créée
le 24 mai 2016
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