C’est une histoire d’amour. Une histoire d’amour entre un fils et sa famille. Elio jeune homme solaire est mature pour son âge et cultivé grâce à ce milieu intellectuel, juif et aisé dans lequel il a grandi. Que pourrait t’il apprendre de plus en étant déjà fin connaisseur de Bach et de Liszt, polyglotte, érudit et chéri d’une mère qui le berce le soir de récit chevaleresque allemand ?
Heureusement, Oliver jeune doctorant américain arrive dans l’ancien continent. Il est beau, intelligent et ressemble à ces éphèbes que le père d’Elio étudie. Il en va de soi de tomber amoureux de lui.
Elio évolue dans cet éden (quoi de mieux que l’Italie pour le représenter) verdoyant, fertile et aqueux. Les journées ne sont que scène de contemplation hédoniste. S'en suit des baisers cachés ,un sex fruit, et une nuit d’amour pudique. L’été prend déjà fin quand ces deux corps se sont enfin trouvés.
Une histoire d’amour homosexuelle ? Non celle ci n’a aucune importance. Sans cet écrin familial il n’y a pas d’amour. Le médaillon de David porté en mimésis de son jeune amant est un signe de plus de l'amour familial. C‘est la bienveillance et cette complicité qui leur permet d'ailleurs un dernier road trip d’adieu. Il n’y a aucuns tabous de la part de la mère, du père, de la jeune femme éconduit. Il n’y a ni éloge de la virilité, ni jugement. Comment un père docteur en histoire gréco romaine pourrait il être homophobe ?
L’amour d’été part et nous laisse avec ce chagrin infini. Les larmes se montrent et sont certainement moins pudiques que des corps nus.
Cette fugace histoire aurait pu laisser le film à plat. C’est dans le dialogue entre Elio et son père que réside toute la beauté du film.
Il en surgit que sans tristesse il n’y a pas d’amour, et qu’il faut chérir ce souvenir et être heureux de l’avoir vécu.
A hanoucca, l’hiver qui suit, on apprend qu’Oliver va se marier. Elio n’en a que faire, il a aimé, et pleure tout comme le public à chaude larme devant le générique de fin.