Sous fond de cigales tonitruantes, on découvre Elio, 17 ans, qui se traîne mollement dans la maison bourgeoise héritée par sa mère, située "quelque part en Italie". Alors qu'Elio semble avoir fusionné avec l'ennui, arrive Oliver, un homme, répondant étrangement à chacun des stéréotypes du "beau gosse". Oliver, au delà d'être beau, -et c'est un grand propos du film, chaque fois qu'on le voit à l'écran, on dirait qu'il se contemple lui-même- , est doctorant et vient aider le père d'Elio à faire des recherches archéologiques. Là, crèche un premier problème. Le père d'Elio et Oliver ne sont pas crédibles comme scientifiques. Ils érotisent leurs trouvailles et ne parle pas de manière scientifique mais à la manière de beaufs émoustillés. En parlant du vocabulaire, Oliver a un langage abscons, il se permet de dire de longues phrases vides de sens, qu'il ose même mettre sur papier. Ça n'arrange absolument pas sa crédibilité en tant que pseudo-scientifique.
Après de longues minutes de scène de déjeuners interminables, on comprend qu'Elio a un faible pour Oliver, et s'en suit alors le début de leur relation. L'histoire met en scène de manière décomplexée cette relation à tendance non réciproque entre deux protagonistes ayant une différence d'âge suffisamment grande pour en devenir troublante. Oliver est abject avec Elio, insidieux, paternaliste. Elio a également une relation étrange avec Marzia, qui semble être aussi un "amour" de vacances. Un point commun relie ces deux relations, soit la sexualité vu de manière performative, le film se veut sortir de normes hétérosexuelles mais s'avère être terriblement normé sexuellement. Tout est prétexte à un érotisme voyeur et creux.
Les personnages sont vides, pas attachants, clichés, snobs, vrombissant de faux-semblants et de non-dits. Le seul moment où il n'y a pas des bourgeois à l'écran, on peut admirer deux personnages poncifs de gauchistes italiens parlant de politique, dépeint comme de véritables animaux humains, hurlant, se coupant la parole sous le regard abasourdi de la riche mère, ne pouvant pas placer un mot parmi ces deux bêtes incivilisées. Dans une scène de balade à vélo entre Elio et Oliver, ils se retrouvent à demander de l'eau à une grand mère. Cette dernière va en chercher et Oliver remarque qu'il y a un portrait de Mussolini au dessus de la porte. Ce dernier rétorque "C'est ça l'Italie", à croire qu'être fasciste serait une généralité. Les dialogues semblent avoir été écrit par un adolescent de 15 ans en pleine crise, oeuvre mélo-dramatique par excellence.
Techniquement, il faut le reconnaître, Call Me by Your Name est parfait, la photographie du film est sublime, dommage qu'il soit interstellairement vide de propos. Bien que magnifique, il s'avère interminable et ennuyeux.
Pour résumer, le film normalise une relation éphébophile, des rapports de pouvoirs et crache de l'académisme pompeux pour se donner un style intellectuel. Il est loin d'être une défense des personnes gays, CMBYN est dramatiquement fétichisant et ne démonte aucun stéréotype.
En bonus, quatre ans après sa sortie, il s'est avéré que Armie Hammer (Oliver) est accusé de viol.
Pour s'éviter Call Me by Your Name et être dans le thématique LGBT 80's, 120 Battements par minute de Robin Campillo ou La Belle Saison de Catherine Corsini semblent être des alternatives plus profondes et inspirantes.

Créée

le 9 janv. 2022

Critique lue 71 fois

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