Critique N°396 : Abeilles et boules de gum.


  • L'artiste peintre Anthony McCoy et sa petite amie Cartwright, directrice de galerie d’art emménagent dans un appartement luxueux. Alors que la carrière d’Anthony est au point mort, il rencontre par hasard un ancien habitant de la cité Cabrini Green d'avant sa rénovation. Celui-ci lui raconte ce qui se cache réellement derrière la légende du Candyman. Désireux de relancer sa carrière, le jeune artiste commence à se servir des détails de cette macabre histoire comme source d’inspiration pour ses tableaux, jusqu'à ce que des meurtres soient en lien avec ses œuvres.


Jordan Peele est connu pour faire des films horrifique mettant en scène la population noire des États-Unis tout en faisant un parallèle avec la façon dont ils sont traiter au 21e siècle.
Candyman premier du nom faisait déjà ça et de manière assez efficace. (lien critique) C’était donc tout naturel que les deux s’associent, mais cette fois pas de Jordan Peele à la réal, mais à la production et ça va se sentir.


Tout commence avec le générique qui va nous impliquer directement dans ce jeu du miroir, du reflet et des apparitions du tueur au crochet.
Le film prend son temps, ça raconte, ça explique, on développe notre personnage principal et son entourage.
Yahya Abdul-Mateen II sera très bon du début à la fin, cela ne laissait aucun doute il fait partie de cette nouvelle génération qui va crever l’écran.
Le retour de Tony Todd et ses abeilles nous glacera à chaque apparitions qui resteront pourtant très sobres.


Car ce Candyman aura l’intelligence d’éviter les « scare jump » et il instaurera une climat très déroutant, presque sale tout au long du récit.
Les meurtres, souvent loin de la caméra, se veulent tout de même très graphique, ainsi que la lente transformation d’Anthony en Candyman.
Ce qui aboutit à un final vraiment jouissif autant d’un point de vue esthétique de réalisation que scénaristique.


Il y a beaucoup de bonnes idées tout au long du film, que ce soit les marionnettes pour raconter le premier film, la transformation visuelle d’Anthony, cette peur enterrée qui revient, l’ensemble est très digeste pour cette suite-remake.
Mais un des plans les plus jolis se situe à la fin, lorsque les flics décident d’abattre Anthony, nous ne verrons pas les policiers mais seulement des silhouettes grâce aux gyrophares.


Il y a tout de même des petits trous d’écriture et j’en viens à me demander tout de même si je n’ai pas dormi pendant une seconde car, comment Anthony se retrouve-t-il dans l’église à la fin du film en compagnie du mec qui tient le lavomatic ?
On est passé de l’homme qui protège sa femme, qui cherche des réponses auprès de sa mère, au Candyman sans vrai explication. Pourquoi l’homme qui tient le lavomatic devient aussi fou d’un coup ?
Des questions qui resteront sans réponse malheureusement.
Je regrette aussi la semi-presence de Tony Todd qui sera certes présent physiquement, mais qui n’aura qu’un petit monologue de fin. Cet homme a une voix terrifiante, il faut l’utiliser.


Bien plus psychologique que ce qui était présumé, le slasher qui aurait pu être s’éclipse pour laisser place à l’horreur de la réalité.
Candyman fonctionne dans ce qu’il propose et offre la suite qu’il a toujours méritait.

LaMoustache
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le 26 oct. 2021

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