Je n’ai même pas dix ans. Debout devant l’immense étagère à VHS de mon père, je grimpe sur l’échelle et accède très discrètement à l’étage des films d’horreur qui me sont interdits. Pendant de longues minutes, je contemple les couvertures de chaque cassette, dont quelques unes me font pâlir. Des années plus tard, je savourerai certains de ces films, véritables monuments du cinéma horrifique. Mais ce jour-là, je tiens Cannibal Holocaust entre les mains, et je comprends que ce film, c’est quelque chose de très (très) grave.
Puis, plus de 20 ans plus tard, je me décide à le regarder.
Il faut dire que j’en ai lus, des trucs sur ce film ! J’en attendais peut-être trop…
Non mais franchement, ça a salement vieilli en plus d’être à l’origine un film bancal, non ?
Non seulement le propos est très maladroit (okay, je veux bien comprendre la tentative de message sur le sensationnalismes journalistique, mais est-ce que ça avait déjà à l’époque une once de réalisme ?), les acteurs jouent comme des pieds et l’on sent qu’ils en ont bien bavé pendant le tournage (Ruggero Deodato m’a tout l’air d’avoir agi comme un sacré tyran), mais le snuff animal, non. Ça je peux pas.
Alors oui, parfois, ça fait frissonner. Plus les effets gores aujourd’hui, mais bien l’ambiance vintage du film qui ne correspond plus à nos codes actuels. La musique est hyper dérangeante, la mise en scène assez bien fichue quoique brouillonne, mais au-delà de ça, Cannibal Holocaust manque cruellement d’intérêt et a pris un sacré coup de vieux.
Vu pour la culture, on va dire…