CAPHARNAÜM [Labaki, Nadine (2018)]... Sociétal, Social, ComDram, Conte | Synopsis: Alors qu’il purge une peine de 5 ans de prison, Zain (Zain al-Rafeea), âgé d’une douzaine d’années, veut intenter un procès à son père et sa mère, Selim (Fadi Kamel Youssef) et Souad (Kawtar al Haddad) pour l’avoir mis au monde. Il ne leur pardonne pas sa vie de misère dans les bidonvilles de Beyrouth, ni la vente de sa sœur de 11 ans, Sahar (Cedra Izam), à un homme plus âgé. Après une fugue, l’adolescent a rencontré Rahil (Yordanos Shifera), une Éthiopienne qui l’héberge en échange de la garde de son bébé, Yonas (Boluwatife Treasure Bankole). Mais quand, à l’expiration de ses papiers, la jeune femme est arrêtée par les autorités Libanaises, les 2 enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes. | Commentaires (spoiler possible): Ne pas s'y tromper. Le film est un conte, un conte oriental, et à la fin se décode comme un conte de fées (dramatique). L'émotion puissante est tout le temps recherchée (et obtenue) par la réalisatrice mais sans misérabilisme (il est évité de justesse mais avec volonté par chaque fois un détail humoristique ou pittoresque, un mot-symbole d'adulte, une diatribe de jurons) ni sentimentalisme de type loukoum (oriental). C'est ce qui fait l'originalité (et les risques encourus) du film, toujours instable, sur un fil en équilibre, à l'opposé d'un documentaire objectivé ou d'un engagement politique (ici l'irréalisme et l'onirisme sont revendiqués comme dans un conte). La 2ème grande force du film est la prestation extraordinaire du gamin et du bébé (6 mois de tournage) plus vrais et hauts en couleurs que nature. Bien sûr l'histoire est en plus unique, comme les dialogues martelés et savoureux, et une caméra au plus près des visages et très mobile (sur l'épaule). Un grand film (qui ne se prend pas au sérieux sur des thèmes qui le sont trop), astucieusement construit en flashback à partir d'un procès-prétexte (des phrases-plaidoyers bien sentis) qui curieusement est toujours court (raccourci) et en sourdine (juste pour que le flux reprenne son souffle), et en 4 parties (le contexte familial miséreux mais débrouillard, la rencontre avec l'immigrée clandestine et sa quête de faux papiers dans un jeu de piste sans fin mais toujours solidaire, le road movie du presqu'ado et du bébé absolument extraordinaire, certes poignant mais toujours avec cocasserie et solidarité des autres, l'explosion vengeresse et la prison jusqu'au happy end). | TOT(pond.)=4.04 | Scén.=4.5 | M.Sc.=3.8 | Act.=4 | Innov.=3 | Tags: Bidonville, Fête-foraine, Sans-Papiers, Frère-Sœur, Procès-pour-exemple, Survie, Mensonges | ⊕ Emotion (puissante, permanente), Direction-d'Acteurs (amateurs, exceptionnelle pour les 2 loupiaux et les seconds rôles sauf les parents), Scénario (incomparable), Ambiance-onirique-pittoresque (ni documentaire, ni politique), Caméra (vivante, libre, mais cadrée), B.O.F. (suintante) | Θ Toujours-instable (mais voulu, pathos et sur-drame déviés par cocasserie libératoire) | Anthologie : Jeu-de-Guerre (armes-jouets en bois), Usage-dévié-Tramadol (répété, ordonnance), Enlèvement-Mobylette (poignant), Manège-Femme-Seins-nus, Bébé-Anniversaire-Gâteau-Récup, Bébé-Biberon (répété, gustativement varié), Faux-Témoignage-Licenciement (humour), Bébé-Carosse-bricolé (un must), Bébé-en-Laisse-Rue, Photo-Passeport-Sourire (final) | vu en: 2022
note : toutes les (modestes) analyses, presque 3000, sont à https://www.musiquecontemporaine.info/afilms/films-tableaugeneral.phphttps://www.musiquecontemporaine.info/plus-private-films-tableaugeneral.php