There's got to be something other than being a fisherman or kidnapping people.

Une nouvelle claque signée Greengrass. Sans être extraordinaire (enfin si, quand même, mais bon), ce film est une nouvelle fois un véritable régal. Son seul défaut est peut-être les petites longueurs dans le dernier tiers du film, mais qui ne font qu'accentuer la tension déjà assez palpable.

Bon déjà, il faut dire que le duel annoncé et attendu est au rendez-vous : c'est un véritable bras de fer plus ou moins pacifique qu'entreprend le capitaine, et il le réussit haut la main. Encore une fois, le réalisme est au cœur de l'histoire avec Greengrass, la rendant toujours plus vivante et intéressante, nous plongeant assez rapidement dans l'ambiance du film et nous faisant en sortir que pour l’ultime fin. Une véritable mise en abîme dans l'univers des cargos. Le réalisme est poussé avec un tel extrême que lorsqu'on se retrouve avec nos bon vieux de la Navy américaine, on est un peu déboussolé, tout comme lorsque le capitaine est finalement secouru.

L'histoire est à la fois bien menée, détaillant sans lourdeur les différentes mises en place conduisant à la croisée des destins, puis la résistance face à l'agression et à l'inconnu, d'un côté comme de l'autre. C'est d'ailleurs la force de ce film, nous montrer à quel point la situation dans cette région du globe est dramatique sans tomber dans l’excès. L'atout majeur de cette histoire réside d'ailleurs dans les dialogues, qui aident à créer ce réalisme, cette crédibilité et donc à nous plonger dans l'ambiance. Que ce soit les échanges concis entre Phillips et sa femme, les discussions avec l'équipage, les communications radio, les négociations avec les pirates… Tout est fait pour créer cette atmosphère et nous faire croire qu'on est sur le navire. Vraiment super !

Et on comprend au fil des minutes que les pirates s'enfoncent de plus en plus vers une voie sans issue, ou du moins dont la seule issue qui se profile n'est pas très réjouissante. On comprend également que ces pauvres pirates ne sont que de simples pions dans un engrenage qui les dépasse tous et qu'eux aussi, ils ont des rêves. Ce sont des gens normaux, obligés à faire de mauvaises choses pour survivre. Enfin bon, tout dépend du pirate : certains semblent très bien s'en accommoder.

Niveau casting, bah y'a pas en dire très long : Tom Hanks a juste trop la classe en uniforme de capitaine, même à 57 ans. Il incarne une nouvelle fois son personnage avec justesse et minutie, sans fausse note, pendant plus de deux heures et pour notre plus grand régal. Du très grand Tom Hanks. Ses acolytes du cargo ne sont pas mal non plus (ils sont crédibles), tout comme les messieurs de la Navy. Mais la grande révélation reste Barkhad Abdi (celui qui incarne le leader des pirates), qui est bluffant de naturel dans son interprétation, donnant parfaitement la réplique et la pareille à Tom Hanks. Cela permet donc à tous les deux de nous donner une excellente prestation.

Niveau technique, bah c'est d'une Greengrass quoi ! La musique a le mérite de créer l'ambiance mais finalement elle n'a qu'un intérêt très limité, sauf pour les scènes clefs. Les effets spéciaux et les cascades sont toujours aussi crédibles et réalistes, aidant ainsi la très bonne mise en scène de créer cette atmosphère qui nous plonge dans le vif du sujet. Enfin, les décors sont justes superbes : comment nous rendre claustro dans l'immensité de l'océan.

Capitaine Phillips est à n'en pas douter un très bon film que je conseille vivement. Par contre, vous ne prendrez plus jamais le bateau de la même façon.