Captain America: Brave New World par Indyguich

Captain America: Brave New World


2025 | 1h58 | vu sur Disney+ | le 17/11/2025

🌕🌕🌑🌑🌑

Présentation :

Captain America: Brave New World est un film américain réalisé par Julius Onah et sorti en 2025. Il s'agit du 35e film de l'univers cinématographique Marvel et du 5e de la phase V. Accessoirement, c’est aussi le 4e volet de la saga Captain America. Il fait suite aux évènements des films Captain America: Civil War (2016) et L'Incroyable Hulk (2008), et s'inscrit dans la continuité de la série Falcon et le Soldat de l'Hiver (2021). Il prend également en compte des éléments du film Eternals, issu de la phase IV.

Avant-propos : (ce que je pense du MCU d'aujourd'hui)

Je pense ne pas être le seul : cela fait un bon moment que je me suis désintéressé du MCU. Cela ne m'empêche pas de continuer à suivre, mais c'est davantage par curiosité que par passion. Je ne vais plus voir ces films au cinéma et j’attends qu’ils soient disponibles sur une plateforme.

Par ailleurs — et cela n'engage que mon avis subjectif — je trouve que le MCU est parti en sucette depuis l’avènement du Multivers. Les histoires racontées sont médiocres et, artistiquement, les films ne ressemblent à rien, malgré une popularité qui continue de me surprendre. Visiblement, box-office ne rime pas avec qualité.

À l'origine, j'aime l'univers Marvel en comics ; j’ai aimé le MCU à ses débuts, au moins jusqu’à Infinity War, quand ça ressemblait encore à peu près à du cinéma grand public. Depuis quelques années, c’est devenu l’équivalent d’un fast-food, avec des films et des séries qui s'entremêlent.

Le MCU suit aujourd’hui une forme d'inertie industrielle : il ne raconte plus rien. Les décors numériques omniprésents sont hyper voyants, les enjeux sont transparents, la dramaturgie est absente, et l'émotion est au point mort. La narration est majoritairement creuse et utilitaire, les personnages sont fonctionnels et jamais incarnés, et le spectacle est survendu pour pas grand-chose.

Je ne cherche pas à être cynique : malgré tout ça, il reste toujours des détails, des idées ou des trouvailles qui méritent d’être salués, notamment grâce au travail colossal de celles et ceux qui œuvrent en post-production et qui continuent, parfois seuls, à maintenir un peu de magie. Pour moi c'est davantage un problème de rythme de production.

Ce que j’en pense : ( Captain America: Brave New World
 )

Dans la lignée classique de ses prédécesseurs, ce film est assez pauvre à tous les niveaux. L’histoire est intéressante, mais elle ne sert aucun propos, les enjeux sont insipides et le rythme est inégal.

C’est un film qui s’apparente à un « prétexte à ». Il transpire d’inutilité au sein de la longue fresque du MCU, à un ou deux détails près.

ATTENTION, ci-dessous j'évoque un élément, potentiellement un spoiler quoique ça change rien au film, mais je préviens quand même.

En somme, tout l’enjeu du film repose là-dessus : une énorme bande-annonce, un prologue sans véritable début ni fin, qui prépare le terrain pour un autre volet du MCU, qui sera lui-même le prologue d’un autre truc… et ainsi de suite.

Comme s’il n’y avait pas assez de richesse dans l’univers Marvel pour faire un récit avec du corps et du divertissement pourvu d'une intro, un développement et une conclusion. Pour mémoire, dans la phase I, les films se suffisaient à eux-mêmes tout en ayant une chronologie commune à quelques divergences prêts.

Le film n’est jamais fun, ni drôle, ni dramatique. Comme dans un jeu vidéo, on suit des PNJ perdus dans de vastes décors en CGI (majoritairement).

On ne ressent rien : ni tension, ni émotion, ni peur. C’est affligeant de pauvreté émotionnelle.

Le nouveau Captain America est un humain ne bénéficiant pas du sérum "Super Soldat". Pourtant, il est capable de faire des trucs défiant littéralement les lois de la gravité et même celles de la physique. Le mec est un surhomme. Ok, on est dans un film de super-héros, ok, c’est du Marvel. Mais donnez-nous un minimum d’angoisse. Le mec vole plus vite qu’un avion de chasse. J’aimerais lui demander chez quel ostéopathe il va pour ses cervicales. C'est-à-dire que les lois physique de cette réalité fonctionne littéralement selon l'envie et les besoins. Le fameux "On s'en fout c'est magique".

Mais le pire, c’est que ce film se prend tellement au sérieux avec ses enjeux politiques soporifiques. Ennuyeux au possible.

Au milieu de tout ça, Harrison Ford… "mon Indiana Jones". Je crois que c’est le seul à donner un soupçon de corps et de relief à ce film. C’est le seul qui parvient à créer un peu de drama dans ce récit insipide. D’ailleurs, il est utilisé comme un outil, un genre de couteau suisse scénaristique pour faire avancer le film.

Sans ce personnage, le long-métrage serait encore plus catastrophique. Red Hulk est sans doute le bonbon caramel qui t’apporte un tout petit peu de sucrosité à ce cocktail au goût de flotte.

J’ai de plus en plus de mal à suivre la temporalité du MCU. Je trouve déplorable d’être contraint de regarder les séries pour pouvoir comprendre les enjeux et les fondations des films. En l’occurrence, ici, avec Captain America: Brave New World, si on n’a pas vu au minimum la série Falcon et le Soldat de l’Hiver, si on n’a aucune connaissance des événements des films précédents vieux de plus de 10 ans ! — dont L’Incroyable Hulk (2008) et Captain America: Civil War (2016) — et si on n’a pas vu au moins Eternals, on ne comprendrait rien aux personnages, à ce qu’ils racontent, leurs fonctions, ni même à certains lieux présents dans le film.

C’est quand même un joyeux bordel. Le MCU est aujourd’hui prisonnier de son propre univers, au détriment d’un récit réellement divertissant.

Conclusion :

Captain America: Brave New World illustre parfaitement ce que je reproche au MCU aujourd’hui : un univers qui s’embourbe dans sa propre continuité au lieu de proposer un vrai récit fort, et des films qui peinent à exister en tant qu’œuvres à part entière. Ce n’est pas que je n’ai rien à sauver — je reconnais le travail énorme des équipes de post-production, et quelques idées ou instants valent encore le détour —, mais l’ensemble pèse trop dans le vide. À ce stade, je ne cherche plus à m’enflammer : je suis resté spectateur curieux, plus qu’un fan passionné.