Les films américains des années 70 vieillissent décidement assez mal... Les coupes de cheuveux, les vêtements, les lumières et le grain de l'image si caractéristique de l'époque donnent à ces films une légère odeur de renfermé. Et le talent de De Palma, qui n'en est pourtant pas à ses débuts (on est deux ans après le magnifique "Phantom of the parasadise"), n'aide malheureusement pas le film à échapper à la poussière.
Tous les personnages du film (même Carrie et sa mère) sont très stéréotypés et De Palma semble terriblement préssé de finir son film pour faire autre chose. Par conséquent, il bâcle d'une manière presque indécente l'histoire originale de Stephen King : le personnage de la mère de Carrie, terrifiant, est quasiment absent, le montage en flash back de l'histoire est oublié et, surtout, la grande scène finale où Carrie détruit toute la petite ville où elle habite (et pas seulement le gymnase où à lieu de bal de fin d'année) a été sacrifiée au profit d'une fin bâclée à la limite du ridicule.
Si l'on peut éventuellement comprendre ce choix du réalisateur, dû à un manque de moyens, il est néanmoins plus difficile de lui pardonner l'absence totale de quelques mouvements de caméra dont lui seul a le secret, et qui auraient offert quelques instants intéressants et "racheté" le film.