Le film décrit les cent derniers jours du Général Della Chiesa nommé préfet en Sicile pour lutter contre le pouvoir envahissant de la maffia. Le film date de 1984 pour des évènements qui se sont déroulés deux ans plus tôt. D'après ce que j'ai pu voir, les évènements évoqués sont véridiques.

Un premier intérêt du film est de montrer qu'il y avait, certainement, une volonté politique affichée par le gouvernement italien d'en finir avec cette organisation qui gangrène la société italienne (et non seulement sicilienne) dans son ensemble. La nomination du général, héros italien pendant la guerre puis pendant la lutte victorieuse contre les Brigades Rouges, était la bonne idée. Mais, finalement, ce ne fut qu'un moyen pour le pouvoir politique de se dédouaner face à l'opinion publique. D'autant que le général était un véritable héros dans l'opinion des gens mais sans les moyens suffisants pour lutter contre une organisation dont les têtes ne sont même pas en Italie. Une lutte impossible donc pour un homme seul, impossible aussi à mener par un pays seul (l'Italie).

Le deuxième intérêt du film est, bien entendu, l'acteur qui tient le rôle du général : Lino Ventura dont on sait bien qu'il est italien avant d'être français. Il avait joué un rôle du même genre dans l'excellent "cadavres exquis" de Francesco Rosi quelques années auparavant. Là, son jeu est parfait et très crédible dans le rôle d'un personnage puissant, intelligent mais rigide comme on peut l'attendre d'un militaire.

Pour le fun, je cite le nom de cette jeune et mignonne actrice Giuliana De Sio qui joue le rôle de la jeune épouse du Général … Elle amène une touche de fraicheur dans cette sombre histoire. Hum, général rigide, disais-je plus haut … oui mais "homme" quand même …

La mise en scène de Guiseppe Ferrara est assez efficace pour faire monter la mayonnaise. Elle égrène pendant tout le film un nombre impressionnant d'assassinats d'hommes politiques, journalistes ou encore de maffieux entre eux. À tel point que j'ai cru que j'étais dans un western de Sergio Leone … Non, je déconne, chez Sergio Leone, il y a beaucoup plus de balles gaspillées …

Bon, au final, film intéressant qui lève (un peu) le coin du voile sur cette hydre dont les nombreuses têtes renaissent chaque fois qu'on les coupe (tant qu'on ne les coupe pas toutes ensemble).

Et puis, un film avec Ventura est toujours bon à prendre.

JeanG55
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films historiques

Créée

le 19 août 2023

Critique lue 58 fois

9 j'aime

JeanG55

Écrit par

Critique lue 58 fois

9

D'autres avis sur Cent Jours à Palerme

Cent Jours à Palerme
greenwich
8

Cent jours à Palerme (1984)

Il s'agit d'un film se déroulant au début des années 80 en Sicile et plus précisément à Palerme. Le scénario s'inspire fidèlement d'une histoire vraie. Le film démarre sur les chapeaux de roue avec...

le 26 mai 2015

7 j'aime

1

Cent Jours à Palerme
AMCHI
5

Critique de Cent Jours à Palerme par AMCHI

100 jours à Palerme tire son scénario d’un sujet brûlant, la lutte contre la maffia dont Lino Ventura en ex-général des carabiniers devenu préfet de la Sicile doit s’en charger. Ce dernier joue de...

le 13 mars 2014

6 j'aime

2

Cent Jours à Palerme
Weston-Big-Mac
7

Lino plus humain que jamais

Palerme, Mai 1982, le général Carlo Alberto Dalla Chiesa (Lino Ventura) est nommé préfet de Sicile dans le but de poursuivre la lutte contre la Mafia. Durant le retraçage de ces cent jours, Dalla...

le 2 déc. 2021

4 j'aime

Du même critique

La Mort aux trousses
JeanG55
9

La mort aux trousses

"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...

le 3 nov. 2021

23 j'aime

19

L'Aventure de Mme Muir
JeanG55
10

The Ghost and Mrs Muir

Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...

le 23 avr. 2022

22 j'aime

9

125, rue Montmartre
JeanG55
8

Quel cirque !

1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...

le 13 nov. 2021

21 j'aime

5