Par quoi commencer? De toute façon ma modeste "critique" ne rendra pas honneur à ce film donc.....


Tout d'abord si vous n'adorez que le western spaghetti à grands coups d'envolées lyriques, de fusillades qui envoient du bois, de gros plans sur les yeux (merci Sergio), de duels dans la rue etc....etc....etc.... vous pouvez passez votre chemin sans vous arrêter au puit! (je ne critique pas, hein, moi aussi je vénère Leone).


Car ce film en est la parfaite antithèse. Ici, c'est sale, âpre, sans aucune place pour le moindre espoir. On est prévenu sur l'affiche : "Quelqu'un a dit à l'homme noir qu'il n'était plus un esclave. Quelqu'un a dit à l'homme rouge que cette terre était la sienne. Quelqu'un a menti. Quelqu'un va payer." Un film que n'aurait pas renié un Peckinpah par exemple! Inutile non plus d'y chercher un peu d'humanisme à la Ford.


L'histoire est simple. Un soldat noir est obligé de déserter après avoir tué un officier. Errant dans le désert, il croise un pauvre indien boiteux. Cette rencontre va se transformer en association plus ou moins forcée. A leurs trousses, un chasseur de prime (ou plutôt aux trousses de l'homme noir) qui va finir par les rejoindre! Ne vous attendez pas ici au traditionnel film de chasse à l'homme, Chaffey nous proposant plutôt une espèce de huis clos en plein milieu de l'immensité du désert avec comme refuge une vieille église abandonnée. Ironie mordante quand on sait que ce film se veut une réflexion sur la servitude et le pouvoir de domination.
Un film dont le tournant de l'histoire dépend d'une poule (je n'en dirais pas plus....).
Un film dont la violence est peu présente mais quand elle est là, elle ne fait pas semblant!
Un film dont l'innocence apparente d'un enfant n'annonce en fait que la mort!


Mention spéciale à Richard Roundtree et Roy Thinnes qui donnent à leurs personnages, pour l'un, une ironie joyeuse se voulant cacher son désespoir et sa haine (son rire résonne encore après le film), pour l'autre, une certaine naïveté et mélancolie qui n'a malheureusement pas sa place dans ce monde.


Alors sans doute que je m'enflamme un peu, aimant ce genre de films qui sortent des sentiers battus, mais il m'a foutu une belle grande claque dans ma tronche! Je ne peux que le conseiller même si je sais bien que certains vont le trouver bien quelconque (pour ne pas dire pire), mais tant pis, je tente.....

Kowalski

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

33
3

D'autres avis sur Charley le borgne

Charley le borgne
Johannes_Roger
7

Critique de Charley le borgne par Johannes Roger

La filmographie de Don Chaffey n’a ni queue ni tête, entre le génial « Jason et les Argonautes » et le pénible « Peter et Elliot le Dragon » nous avons ce western âpre et dur typique des années 70...

le 14 avr. 2014

2 j'aime

Charley le borgne
YgorParizel
7

Critique de Charley le borgne par Ygor Parizel

Un western minimaliste, une histoire simple et trois personnages (avec des figurants), un ex-soldat noir et assassin, un indien paumé et timide et un chasseur de primes blanc. Le jeu outrancier des...

le 22 juil. 2013

1 j'aime

Charley le borgne
Melenkurion
5

A film minimaliste, critique à minima

Un étrange western anglo (le réal, la prod, la technique)- américain (les acteurs principaux) tourné en Espagne, mais thématiquement éloigné des calamiteux westerns spaghetti de l'époque. A force de...

le 8 déc. 2018

Du même critique

Charlie Hebdo
Kowalski
10

Vous allez finir par vous aimer les uns les autres, bordel de merde!

Les avis c'est comme les trous du cul, tout le monde en a un! Et un fois n'est pas coutume, je sors de ma réserve habituelle sur tout sujet concernant l'actualité politique et la marche du monde...

le 8 janv. 2015

136 j'aime

62

Pusher II - Du sang sur les mains
Kowalski
9

Tuer le père!

Deuxième volet de la trilogie, "Du sang sur les mains" arrive à se hisser au niveau de Pusher, ce qui n'était pas une mince affaire. Ce coup-ci, on suit Tony (oui oui, celui qui avait...

le 15 sept. 2012

81 j'aime

16

L'Inspecteur Harry
Kowalski
8

Scorpio , Harry, même combat?!

Le voilà donc, l'objet du délit! Ce film qui, bien aidé par la plume redoutable de la journaliste Pauline Kael, fait passer Eastwood de héros de l'ouest à jeune con violent, réac et même carrément...

le 8 mai 2013

79 j'aime

15