Les afficionados de la nunsploitation pourront être un peu déçus, le temps au couvent étant certes dense mais réduit. Le film se concentre sur la vengeance de Sœur Runa sur base d’anarques en tout genre. Le scénario de Toshio Ashizawa est efficace malgré les invraisemblances. Mais le point fort reste la réalisation de Masaru Konuma. Beaucoup de plans « chauds » ou non sont de pures merveilles. Que ce soient les déboires de Runa, en extérieur ou de Mayumi, sa demi-sœur, en intérieur, tout est maîtrisé. Pour les retrouvailles des sœurs et leur ballade en ville ou la scène du billard avec un train qui s’arrête, les cadrages, le son montrent toutes les qualités du réalisateur. Ce film est un vrai plaisir cinéphilique. Bon, l’histoire de vengeance diabolique avec anarques en cascade ne restera pas comme un chef d’œuvre mais permet de maintenir un léger suspense. Les invraisemblances du scénario et certains dialogues maintiennent le film du côté « pour de rire » avec un côté comique assumé pleinement en toute fin. Le point faible du film outre son caractère léger est à chercher du côté de l’actrice principale Luna Takamura ex-chanteur idole qui ne fera pas une grande carrière en tant qu’actrice, tant son regard est terne. Ce défaut est toutefois partiellement compensé par Aoi Nakajima (Mayumi, la demi-sœur), plus crédible et les vraies présences de Yôko Azusa (La fille du bar) et Kumi Taguchi (Yuki, la copine du couvent). Bref, tout le monde devrait trouver de quoi apprécier le film sur un aspect ou un autre.