Après un "Terminator 3" peu convainquant, Jonathan Mostow se rachète avec "Clones"!
Après un "Terminator 3" peu convainquant, Jonathan Mostow se rachète avec "Clones", sorte de thriller futuriste mélangé à de la science-fiction. Il nous présente un questionnement intéressant sur ce futur peuplé de clones, tout en restant dans une optique "action".
Venant du réalisateur de "Terminator 3 : Le Soulèvement des Machines" (alias Jonathan Mostow), on aurait pu s'attendre à une parodie casse-gueule avec des robots avides de supériorité. Mais c'est en réalité un véritable questionnement sur le comportement humain – quoique incomplet – qu'il nous offre là.
D'ailleurs, il explique lui-même le thème central du film : "L'idée de base est que les clones ont envahi le monde exactement comme l'ont fait les ordinateurs et les téléphones portables. Cette révolution technologique offre aux gens la possibilité de vivre indirectement, sans quitter le confort et la sécurité de leur foyer". Imaginez un monde ou les êtres faits de chair et de sang restent confortablement installés dans leur fauteuil, chez eux, à commander à distance leur clones, des versions robotisées parfaites d'eux-mêmes, qui effectuent leurs tâches à leur place. De telles conditions soulèveraient toute une série de questions...
Mais là où Mostow gagne en scénario et en scènes d'actions originales, il perd en oubliant d'insérer dans son film les réflexions philosophiques de base sur le thème des clones (qui avait pourtant été bien mis en évidence sur la première moitié du film): en quoi un monde fait de clones serait-il plus attirant et moins destructeur qu'un peuplé d'êtres humains uniquement ? Le résultat obtenu est pour ainsi dire un régal pour les yeux et un passe-temps idéal, mais demeure avant tout un travail incomplet résumé en seulement une heure et 25 minutes!
Mais l'histoire du film ne repose pas uniquement sur des réflexions. Ce qui donne aussi et surtout de l'intérêt au film, c'est que "Clones" est plus un thriller futuriste accompagné d'action qu'une pure science-fiction de série B à la sauce "Terminator".
Histoire: La mort d'un étudiant engendrée par celle de son clone fait réagir deux agents du FBI chargés de l'enquête, dont Bruce Willis, qui se voit partir à la recherche de l'assassin, en remontant toute la filière d'une organisation qui vise à anéantir tous les clones de la planète. "Pour certains, les clones sont un renoncement à notre humanité" explique Jonathan Mostow avant de poursuivre: "Dans un monde où les vrais contacts physiques deviennent de plus en plus rares, la notion d'amour risque-t-elle de perdre tout son sens ? C'est une des questions que nous explorons dans notre film".
Du côté acteur, il n'y a pas à se plaindre : Bruce Willis tire le bon numéro, autant dans son rôle de clone (revêtu d'une perruque blonde) que dans son rôle d'être humain (tif tondu, mal rasé ... pas l'idéal quoi!). A part lui, nous retrouvons également les tout aussi talentueux Radha Mitchell, Rosamund Pike, Ving Rhames... sans oublier la prestation magnifique d'un James Cromwell ("Star Trek", "L.A. Confidential") presque barbu dans la peau du cruel Lionel Canter, créateur et destructeur des clones.
D'autre part, les acteurs marquent bien la différence entre clones et être humains, d'une part grâce à leur maquillage, bien entendu, et d'autre part par leurs mouvements et leur position raide.
Enfin, il est nécessaire de signaler que "Clones" n'est pas tout à fait l'œuvre des scénaristes John Brancato & Michael Ferris, puisqu'il est adapté du roman graphique "Surrogates" créé par Robert Venditti et Brett Weldele. Dernièrement, un second épisode intitulé "Surrogates : Flesh and Bone" est paru, ce qui laisse l'éventualité d'un "Clones 2" dans les salles (Eventualité fort peu probable étant donné que le premier "Clones" n'a pas fait un succès énorme).