Alors oui, on peut dire de suite que le film ne casse pas trois pattes à un canard, qu'il pourrait aisément être catégorisé en téléfilm plutôt qu'en film, que ça dégouline de bons sentiments et que Pila Lopez de Ayala n'était peut-être pas le choix le plus pertinent pour incarner Fina.
Cela dit, le film reste de bonne programmation. Déjà par le thème abordé qui était et qui reste délicat à traiter : l'homoparentalité. Le film aborde avec finesse et sans caricatures habituelles la volonté farouche d'un homme, homosexuel, d'être père et cela coûte que coûte. Lambert Wilson incarne ce personnage attachant, parfois bouleversant, qui doit parcourir un véritable parcours du combattant pour réussir ce défi. Vincent Elbé, talentueux lui aussi, incarne son conjoint, un quarantenaire qui refuse cette paternité qu'il juge "contre nature", préférant sa vie rangée et libre. Le personnage de Cathy interprétée par Anne Brochet apporte un vent de fraîcheur et d'humour plutôt agréable dans cette histoire.
Globalement, j'ai un avis assez partagé sur l'oeuvre : si le thème et les acteurs sont intéressants, je suis déçu par la confusion des sujets qui gomment parfois les difficultés pour ces hommes (ou de ces femmes) de devenir parents. Trop de thèmes sont traités à la fois : homoparentalité, stérilité, mère porteuse, sans-papiers... Dommage, le thème central aurait mérité un traitement en soit... Enfin, on peut déplorer également la nonchalance des personnages, qui vivent dans des milieux (très) favorisés. La problématique sociale vient souvent alourdir ce parcours du combattant.