Dans les années 50, un vieil homme (Chishu Ryu) revient dans son village natal, il se souvient de son premier (seul) amour, sa cousine de 2 ans son aîné au grand dam de leur famille.


Kinoshita filme son mélodrame en 1.37 (le cinémascope viendra en 58 avec La ballade de Narayama) et place un cadre oval (iris) pour les flashbacks, en gros la quasi-totalité du film. Sur Wiki, je lis que ça rappelle les photographies de l'époque, en gros fin 19e siècle, possible, ça me rappelle aussi des effets typiques du cinéma muet. Quoi qu'il en soit, ce choix de mise en scène m'a posé quelques questions au début, pourquoi un effet aussi voyant ? Plus nous vieillissons, plus les souvenirs de notre jeunesse s'éloignent. Nous nous souvenons de moments précis, le reste demeure flou, voire opaque, comme un cache sur le reste. Je divague peut-être, mon explication en vaut bien d'autres. En tout cas ce cadre sied parfaitement à cette tragique histoire filmée avec une grande délicatesse et une grande pudeur. Assurément l'un des plus beaux films de Kinoshita même si je suis loin de connaître encore bien son œuvre. La musique de son frère, Chuji Kinoshita, accompagne tendrement ce récit doux-amer. Le thème simple, joué bien souvent avec 2 guitares, il me semble, demeure longtemps en tête. Le réalisateur confronte l'innocence des 2 amoureux à une famille suivant les codes sociaux de l'époque.


Pour le moment, mon Kinoshita préféré. A découvrir absolument pour toute personne s'intéressant au cinéma japonais des années 50.

Koreyoshi
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le 10 nov. 2022

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