Reconnaissant pas plus tard que la semaine passée que la violence physique ne me faisait plus ni chaud ni froid et que, par conséquent, seule la violence psychologique impactait mon esprit perverti, j'ai été naturellement intéressé par ce film.

Le fait qu'il soit tiré de faits réels a vite refroidi mes ardeurs cinéphiles, toujours à l'affût de la pépite car, pour ma part, se référer à la réalité, même en s'inspirant largement, c'est une conformité en soi, une conformité qui omet d'aller chercher ailleurs son inspiration, une conformité qui atteste, qui est comptable, boutiquière parfois. La conformité oublie ce qui existe autour d'elle mais ça tombe bien puisque le titre du film fait justement référence à un esprit de conformité, basée sur le test de Milgram, la manipulation orchestrée par une autorité.

L'intérêt de ce film réside dans le fait idiot que l'autorité est fausse mais, si elle cache le fait qu'elle soit fausse, elle demeure une autorité. Si je le dis sans spoiler, c'est parce que ce fait est prévisible dans le film et l'auteur fait des manières pour révéler qui est derrière l'autorité, la voix du téléphone. Fort heureusement, comme dans un vulgaire thriller, le film ne tourne pas autour du pervers vocal mais il se concentre su ce microcosme qui incube dans ce restaurant.

Alors je vais faire court maintenant : est-ce que je suis rentré dans le film c'est-à-dire est-ce que le discours, la mise en scène, les intérêts et patati et patata ont contribué à ce que film soit crédible à mes yeux ? Même si l'intérêt du film dépasse le thriller traditionnel et le cadre des personnages eux-mêmes, les intérêts sont insuffisamment développés.

Là où je m'attendais à une sorte de Haneke timide et léché, je me suis retrouvé à regarder une version légère d'un jeu de torture. Là où je m'attendais à réfléchir sur la compliance, trouver une aide dans ma réfélexion, il n'y a eu qu'une surface débilitante. Je pense que le jeu des acteurs y est pour beaucoup et que la simplicité de la manipulation crée une ambiance qui est demeurée fausse à mes yeux. Maintenant...

Je vais vous dire ce que j'ai surtout apprécié : le hamburger que j'ai mangé juste après, mâchant, soufflant et imaginant ce qui pouvait se passer dans l'arrière-boutique. J'en ai conclu que cela ne se passerait pas comme ça et que le film était superficiel, axé davantage sur les corps que dans le mécanisme de la pensée.
Andy-Capet
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le 3 nov. 2012

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