Hasard bizarre, mais le début de Concrete Utopia ressemble fort au film Badland Hunters, film coréen sorti début 2024. Dans les deux cas, Séoul est rasée par un séisme d'une violence inouïe, et un seul immeuble d'appartements tient le coup. La ressemblance s'arrête là. Autant Badlands Hunters est "juste" un divertissement avec de l'action et quelques touches d'humour, autant Concretet Utopia donne, tout le long, matière à réfléchir sur des questions morales et sur la manière dont le repli sur soi peut s'opérer (ou pas) dans l'adversité.
Car, si dans un premier temps, les occupants de ce complexe font preuve d'ouverture pour les rescapés du quartier, rapidement, l'envie de rester entre privilégiés va les gagner. Si cela vous rappelle des débats de société du monde moderne, ce n'est sans doute pas un hasard.
Le film illustre aussi la tentation d'autocratie qui guette toute forme de pouvoir.
Côté réalisation, c'est du vrai cinéma, pas juste un film de plate-forme. Je trouve que les effets spéciaux sont bien réalisés, de même que les décors, mais sans en faire de trop, car l'essentiel est ailleurs. On s'y croit vraiment, c'est le principal. Bien entendu, il est difficile de trouver réaliste l'idée de départ, à savoir un bâtiment intact au sein d'une ville littéralement ravagée. C'est pour ça qu'on peut parler de fable ou de satyre qui se nourrit des comportements humains communs.
Le casting vaut 5 étoiles. On y retrouve les stars Park Seo-Joon, Lee Byung-Hun et Park Bo-Young, mais aussi toute une série d'acteurs dont les noms sont moins connus, mais que tout amateur de films ou de dramas coréens reconnaitra facilement. Et ce casting joue très juste.
Au final, c'est un film catastrophe qui s'ajoute à la longue liste des films sur le même thème, mais qui se situe plutôt dans le rayon des films intelligents, et pas juste distrayants. Avec ce qu'il faut aussi d'humour et de bons sentiments pour ne pas être trop noir non plus.