Un conseil, ne pas lire le résumé du film pour rester plonger dedans et se laisser porter par cette multitude de surprises qui fait de ce film une dinguerie scénaristique.
Comme en roue libre, l'histoire semble ne jamais s'arrêter et va toujours plus loin. A partir du moment où l'on cherche à comprendre la cruauté de certains personnage et peut-être y trouver de l'empathie, tout nos espoirs s'effondrent. Chaque personnage est cruel, avide de vengeance, de reconnaissance. Ils veulent briller, retrouver leur famille, combler un manque affectif, avec pour solution : faire couler le sang. Quelque soit leurs raisons, bonnes ou mauvaises, la vengeance est un plat qui se mange froid, et chacun de leur plan est préparé méticuleusement et nous tient en haleine jusqu'aux deux heures. Il faut alors supporter une photographie très clipesque (bon sang que je hais ce mots), que beaucoup rejettent naïvement et oublient entre autre que le cinéma est un médium artistique qui permet tellement de possibilités de mise en scène (il suffit juste d'ouvrir un peu son esprit et regarder comment la peinture a évolué avec le temps par exemple), alors pourquoi se priver d'un rendu aussi beau ? Tetsuya Nakashima en profite d'ailleurs pour nous faire une belle explosion rock à la "Zabriskie Point" dans son final, qui bon, je vous l'accorde, va un peu trop loin dans le rendu du clip J-Rock.
Enfin bref ... ce film est une beauté scènaristique, dans l'écriture des personnage et dans le visuel, ainsi que le montage et l'étalonnage, qui le tout, rend l'atmosphère pesante et lugubre pendant deux heures sans jamais s'essouffler. C'est un parti pris artistique, on aime, on aime pas, mais ce genre de film nécessite tout de même un regard plus objectif et qu'on arrête ces pseudo-argumentations (qui en générale n'arrivent jamais) sur ces films aux allures de clips, notamment lorsqu'on suce NWR et Fincher derrière (que je vénère par ailleurs).