On ne perd pas de temps, et après la séquence action, où la blessure du héros est la mort du frérot, on case le plan nichons pour passer au gros morceau : l’American Ninja tout seul contre tous ou presque, en tout cas contre ces cocos de Russes, qui se trouvent toujours trop près d’une bouteille de vodka, et qui parlent toujours l’américain avec un fort accent de l’Est. La Guerre froide, c’est fini et c’est bien dommage, se disent le scénariste et le méchant, qui confondent plus ou moins James Bond avec Jack Ryan, et qui s’énervent pour un missile « hailstorm » si j’ai bien lu, et non « hellstorm » comme c’est écrit sur IMDB, lequel missile est un pauvre truc mirvé comme on en fait depuis les années soixante-dix. On peut au moins reconnaître aux producteurs d’avoir bien lu le catalogue de stock-shots de l’armée, et au responsable du casting d’avoir fait le job, en choisissant une belle brochette de nullards pour ne pas faire d’ombre au Ninja Blanc, y compris une blondasse dont tous les autres ont clairement pitié, au point de prendre la pose pour lui laisser donner les coups qu’elle imite comme elle peut. Il faut dire que Master Dudikoff est franchement à la peine, quand il ne fait pas le salut militaire dans son uniforme blanc pour rappeler que le blanc ne va bien qu’à lui, avec son personnage d’objecteur de conscience qui travaille tout de même dans l’armée, et le coup du collyre dans l’œil pour faire croire qu’il pleure, ce qui vaut bien ce sous-marin visiblement construit par des menuisiers, et ce qui permet de réserver la métaphore du carton-pâte à un scénario de qualité DTV.


Pour public averti (et qui ne se perdra pas dans la forêt des titres alternatifs, Crash dive 2 et autres Contre offensive) : Counter measures (1998) de Fred Olen Ray (qui a réalisé pas moins de sept autres films la même année et s’appelle ici Ed Raymond, dans une logique de camouflage d’une production trop pléthorique pour être de qualité), avec aussi James Horan (qui fait tellement mal l’accent russe, qu’il s’est recyclé dans le doublage de jeu vidéo) et Alexander Keith (moins crédible à donner des coups de pied, qu’à montrer son soutien-gorge)


Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure

Adelme
2
Écrit par

Créée

le 17 mai 2023

Critique lue 21 fois

2 j'aime

Adelme

Écrit par

Critique lue 21 fois

2

Du même critique

Dumbo
Adelme
4

Du sens de voler

Quelle étrange carrière que celle de Tim Burton, exemplaire de l’originalité gothique puis de l’oubli de soi, et surtout quelle étonnante réputation, à l’épreuve des compromissions comme des...

le 27 mars 2019

17 j'aime

5

Nicky Larson et le Parfum de Cupidon
Adelme
5

Fifi Larson

Ryō Saeba est japonais mais on ne le dirait pas : rebaptisé Nicky Larson en France dès sa première apparition animée, il est devenu sur grand écran Niki avec Jackie à Hong Kong puis Mumble dans un...

le 6 févr. 2019

17 j'aime

2

Sale temps à l'hôtel El Royale
Adelme
3

Cluedo royal ?

On imagine assez bien le sieur Goddard, scénariste de son état, se faire une soirée From dusk till dawn après avoir vu Hotel Artemis, et se dire le lendemain, enthousiasmé par le café, qu’écrire une...

le 7 nov. 2018

12 j'aime

2