Copenhagen
6.9
Copenhagen

Film de Mark Raso (2014)

Une invitation à Copenhague à la fois déconcertante et captivante.

Cette critique contient quelques spoilers.

Copengahen de Mark Raso est l'histoire typique d'un gars qui tombe amoureux d'une jeune fille de 14 ans dans un pays étranger après avoir découvert que son grand père était un nazi et que son meilleur ami l'ait abandonné. Bon d'accord, peut être que ce n'est pas une histoire aussi typique que ça finalement. Ce que Copenhagen est en revanche, c'est un voyage intéressant sur la découverte de soi prenant place dans une ville magnifique.

Gethin Anthony joue William, un touriste Américain de 28 ans qui se retrouve au Danemark pour délivrer une lettre rédigée par son défunt père pour son grand père paternel qu'il n'a jamais connu. William nous est dépeint comme un homme égocentrique, grossier, immature, un coureur de jupons et un éternel adolescent qui prend la vie comme elle vient fuyant toutes responsabilités. Bref, un personnage peu attachant.

C'est à partir du moment où son meilleur ami l'abandonne que notre héros est introduit à Effy (Frederikke Dahl Hansen) et que sa vie prend un virage inattendu. Il commence à développer des sentiments pour cette jeune fille au fur et à mesure qu'elle l'aide dans sa quête pour retrouver son grand père, tout en gambadant dans les rues de la ville comme dans un film de la nouvelle vague. C'est le genre de film qui nous donne l'impression d'être inconcevable tellement une série d’événements s'enchaine au bon moment pour faire réaliser à William son mauvais comportement et ses erreurs. Cependant, c'est présenté d'une telle manière qu'on a pas l'impression que c'est surfait ou mélodramatique comme beaucoup de films romantiques qui ont tendance à l'être.

Après avoir développé des sentiments pour Effy, William découvre qu'elle a en réalité 14 ans, ce qui l'amène à affronter tout un tas de nouveaux problèmes. Il lui a précédemment révélé qu'il n'était jamais tombé amoureux et qu'elle était la première personne pour qui il a baissé sa garde. Comme si être seul dans un pays qui vous est totalement étranger et dont vous ne parlez pas la langue pour finalement découvrir que votre grand père était un nazi n'était pas assez, il doit maintenant affronter le fait que la seule femme avec qui il peut se connecter sur le plan émotionnel, se trouve être une adolescente.

Copenhagen est définitivement une réussite, un début remarquable pour un premier long métrage venant du réalisateur/scénariste Mark Raso. Ce dernier a su traiter un sujet aussi controversé et casse gueule (surtout pour un premier long métrage), de la bonne manière. À aucun moment le film nous laisse une impression de glauque, il n'y a aucune scène obscène ou réellement dérangeante. Personne ne pourra le blâmer d'avoir fait une ode à la pédophilie et ceux qui le pensent n'ont pas saisi le message du film.

Même si je n'ai jamais été à Copenhague, je me suis vraiment senti là bas. Avec la caméra d'Allan Poon (Directeur de la photographie), Copenhague est capturée avec énormément de détails nous donnant l'impression d'y être. La ville est en quelque sorte, un personnage à part entière. Un peu à la manière de Sofia Coppola qui a su nous transporter à Tokyo avec son Lost in Translation, Mark Raso et Allan Poon ont fait de même avec Copenhague. Mention spéciale pour les scènes à vélo qui sont vraiment de toutes beautés, accompagnées de soundtracks sublimes. Il faut également saluer le jeu d'acteur de Gethin Anthony et de Frederikke Dahl Hansen qui nous livrent ici une performance d'une justesse et d'un naturel incroyable, en particulier cette dernière alors que celle ci n'en est qu'à son troisième film à l'heure où j'écris cette critique. Une actrice et un réalisateur à surveiller de près donc.

Au final, Copenhagen est un film délicieusement beau qui nous montre l'amour et une ville sous un nouveau jour, mais c'est aussi et surtout une histoire de passage à l'age adulte, où comment une jeune fille de 14 ans a transformé un éternel adolescent de 28 ans en un adulte responsable, parce que oui, William ne tombe pas dans la facilité. Il lui a fallu beaucoup de maturité et de maitrise de soi pour se retenir de prendre l'avantage sur cette innocente jeune fille, même lorsque celle ci se jette dans ses bras à moitié nue. Dans ce film, on voit comment une personne est capable de changer, même si pour nous cela semble être une tache difficile. Copenhagen démontre que réaliser qui l'on est vraiment est la clé pour se trouver soi même et comprendre que l'on peut être une meilleure personne. Finalement, il aura fallu à William qu'une gentille et un peu naïve jeune fille telle que Effy apparaisse devant ses yeux, pour qu'il se rende compte qu'un peu d'aide est tout ce dont il avait besoin pour devenir une meilleure personne.
Dawnmist
8
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le 25 févr. 2015

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