Je ne sais pas comment je pourrais décrire ce film et en parler.
Juste qu'une fois qu'on a été capté, c'est impossible de s'en détacher, et c'est ce qui m'est arrivé.
Happée.
L'ambiance de la limousine est terrible, Pattinson et tous les acteurs sont très bons. Sortes de demi-dieux sillonnant le monde qu'ils ont créé sans le connaître réellement. Ça m'a rappelé le propos d'American Gods de Neil Gaiman.
J'ai bien aimé aussi les sorties de voiture de Pattinson et les lieux très "vieille amérique" dans lesquels il va à chaque fois : diner, coiffeur, librairie, café... etc... Vraie rupture avec son monde aseptisé, contrôlé et où il est le maître.
Dans ces autres lieux, il est presque soumis à sa femme, qui le repousse, qui le manipule. Qu'il ne comprend pas. Et le monde autour d'eux, bruyant, mouvant, vivant et commun, ne les atteint pas. Ils sont là, mêlés au reste du monde, et, finalement, avec des situations très banales de tout un chacun.
La confrontation avec son ancien employé est très forte, le décor est un chef d'œuvre de vieux pc, de bordel et de poussière. Une crasse d'apparat.
Les scènes dans la voiture entre Pattinson et tous ses sous-fifres sont plein de tensions intellectuelles et sexuelles. Le spectateur n'arrive pas forcément à cerner tout ce qui est en train de se passer et de se dire, mais l'ambiance est palpable et pleine de sens.
La chute par le corps de Pattinson est parfaitement agencée. Évidemment, ses vêtements qu'il perd au fur et à mesure mais aussi cette souffrance qu'il recherche à chaque fois, cette confrontation avec la mort de plus en plus proche de lui.
Un film qui est réellement superbement construit, qui tient son rythme avec une régularité hypnotique, et qui ne semble pas faire de compromis (ce qui commençait à devenir une habitude dans les films de Cronenberg, je trouve).