Est-ce Julia Roberts, qui, par son décollage rapide ayant remis la jeunesse en grâce à Hollywood, inspire aux grands studios la moquerie d'eux-mêmes ? Elle aura en tout cas au moins indirectement remis sur les rails le sporadique Joe Roth pour cette production où les rôles se sont échangés comme des chaises autour d'une table de restaurant. Intimiste pour le moins.
C'est dans une moquerie discrète toutefois que Roth donne des contours tangibles à ce que le "people", n'y adhérât-on pas, nous fait savoir de l'effet du soleil californien sur de célèbres crânes. Zeta-Jones est délicieusement abhorrable, Cusack parfaitement lui-même, et du coup les villas sont-elles cosy-comme ça le décor naturel à leurs satrapes. Comme pour une fusée russe de la Course à l'espace, les moteurs du film sont petits et multiples, et c'est un moindre mal si certains tombent à plat, comme l'humour de Crystal ou les touches de vaudeville. Les tentatives de renouvellement des codes sont elles aussi risibles, parfois, puisque la régie se cantonne à bien faire comprendre qu'elle en a eu conscience, sans de recherche véritable d'un palliatif.
Mais on garde le sourire aux débordements semi-crédibles de ces sacrés cinéphages que sont les stars, dont le grand mérite est de ne démentir le sentiment qu'on a de leurs faux semblants ni l'affection qu'on leur porte malgré tout. Il ne faudra pas rechercher l'expérimentalité de Soderbergh avec Full Frontal (exercice auquel Roberts se prête aussi très bien) ni celle du réalisateur Hal Ashby qui est à l'origine du personnage de Walken, mais il y a chez le couple de stars (à ne pas confondre avec l'anglais "a couple stars" désignant une bonne partie du casting) un petit quelque chose qui le rend regardable.
Quantième Art