Crazy Blood
Crazy Blood

Film de Lee Siu-Wa (1983)

Crazy Blood fait parti de ses nombreux films du début des années 80 imprégnés d'une forte touche sociale qui dépeint un Hong Kong loin d'être reluisant. Cet aspect social nous est amené à travers le métier d'Olivier Cheng qui joue le rôle d'une assistante sociale devant s'occuper au quotidien de ces patients aux maux et problèmes divers et variés, tel qu'une pyromane aux mauvaises fréquentations, une prostituée négligeant son enfant ou encore une droguée. Elle s'efforce du mieux qu'elle peut de les remettre dans le droit chemin et elle est grandement soutenue dans sa tâche par son mari (Ngaai Dik) qui n'hésite pas à sillonner en pleine nuit les rues de Hong Kong pour aller à la recherche de ses ouailles.

Ngaai Dik donne donc de sa personne pour soutenir sa femme dans son métier. Mais tous les cas sociaux qu'elle suit prennent une place de plus en plus prépondérante dans leur quotidien et vont indirectement pourrir la vie de notre petit couple. Un soir, leur jeune fils tombe accidentellement de la fenêtre de leur appartement. L'enfant est resté sans surveillance en l'absence de la sœur de Ngaai Dik (qui était censée le garder mais la pauvre avait une circonstance atténuante car elle se faisait violer pendant ce temps-là... ><'). Cette mort, Ngaai Dik l'imputera directement à sa femme, lui reprochant de trop s'occuper de ses patients au détriment de son fils. Il déclenchera crescendo une haine incommensurable envers les patients de sa femme. Vous imaginez la suite, notre ami va sérieusement péter les plombs, jusqu'à devenir un véritable psychopathe et se débarrasser de ces éléments perturbateurs.

Ce n'est pas tant par ses scènes de violence que le film se démarque, car les scènes gores ne sont pas en grand nombre (on retiendra tout de même le final au cutter) mais on retiendra surtout l'ambiance pesante et noire avec des scènes dérangeantes, parfois à la limite du supportable (celle où Ngaai Dik « s'amuse » avec une junkie à se taillader les veines) ainsi qu'une réalisation réaliste sur fond social, qui aborde au passage la violence chez les jeunes hongkongais de l'époque: viol, voitures brûlées, etc.

On pourra regretter sur 2/3 scènes un côté parfois cheap, presque inévitable à cette époque, qui vient un peu ternir le tableau comme cette scène où la pyromane, un Tomboy, se fait prendre en train de mettre le feu à la voiture de 4 mecs. Situation assez courante dans les vieux films HK, ces derniers vont la prendre pour un garçon... °_°
Bon d'accord, on est en pleine nuit les mecs, mais quand même !! Et ça donne plus ou moins la situation suivante : l'un d'eux s'exclame: « on va t'emmener voir la police ! Ah mais attend, c'est une fille les mecs !! Dis l'autre. Changement de programme ! On va s'l'a faire !!! :?
Heureusement ce type de scènes n'est pas trop préjudiciable au côté sérieux voulu dès le pitch de départ et ne le fait pas tomber dans le ridicule. Le film monte crescendo dans une atmosphère à la tension permanente que le réalisateur a cherché à inculquer.

Crazy Blood est donc une petite production sombre où le manque de budget se fait parfois sentir mais tire son épingle du jeu en se voulant noir et réaliste. Ngaai Dik, on en est habitué, est une fois de plus bien impliqué dans son rôle et fait parfois vraiment flipper. Crazy Blood ne bascule pas dans la surenchère de la violence graphique sans pour autant manquer de scènes choquantes, mais le réalisateur mais plutôt l'accent sur une ambiance sombre et pesante et réussi à nous rendre nerveux jusqu'à la scène finale au dénouement des plus tristes qui ne laisse pas place à une seule once d'espoir. Pas un grand film, mais un honnête film noir.
Supavince
6
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le 13 avr. 2012

Critique lue 212 fois

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