Creative Control par constancepillerault

Un film très original. Derrière l'aspect science-fiction/anticipation (léger : hormis quelques gadgets -extrapolation de ce qu'on connaît déjà-, et une inscription sur un mur, qui dit d'une société "fondée en 2102", ce qu'on voit ressemble beaucoup à notre monde), c'est en fait une comédie romantique new-yorkaise branchée, entre Woody Allen et des films tels que Frances Ha (auquel il ne ressemble pas, mais la part sentimentale de l'histoire pourrait très bien être au centre d'un film de ce style).
Le film propose, outre une chronique quelque peu ironique de ce milieu branché (qui ressemble comme deux gouttes d'eau au monde actuel), un regard sur notre rapport aux technologies, la place qu'elles tiennent dans nos vies, et sur le monde moderne en général (ce qui a fait dire à certains à propos du film "Apple rencontre Antonioni"). Peut-être, mais l'aspect sentimental domine tout de même, jusqu'à la chute de histoire qui revient aux autres thèmes abordés...
Vu le cadre de cette histoire, il y a des effets spéciaux, très réussis. Et l'interprétation est excellente.
Une dernière chose : la BO fait une large place aux musiques baroques (Vivaldi, Purcell, Bach et Haendel) ainsi qu'au trio de Schubert utilisé dans Barry Lyndon. Comme à un moment, il y a un petit clin d'œil à Shining (comme dans Computer Chess, autre film quelque peu décalé), et que l'un des morceaux de Haendel est la Sarabande déjà entendue dans Barry Lyndon, c'est peut-être "Apple rencontre Antonioni -ou Woody Allen, ou Noah Baumbach- et invite Kubrick pour fêter ça"...