Quoi qu'il arrive je suis fan de l'univers de Rocky, j'ai grandi avec, j'ai une admiration sincère pour Stallone l'acteur et une tendresse infinie pour le personnage de Balboa. Un etre cassé mais un battant, une star au passé glorieux avec ses regrets et sa petite vie modeste qui a encore le désir de transmettre.
C'est pour ça que j'avais littéralement adoré le premier "Creed", qui se rapprochait beaucoup de l'opus original tout en imprègnant la pellicule de cette notion de transmission, dans le respect du passé, des episodes précédents, de l'essence même de Rocky.
Une suite me semblait prometteuse, tout en me paraissant dispensable et périlleuse, tant "Creed" se suffisait à lui même.
Et une fois le (beau) générique de fin à l'ecran, c'est un mélange de cette promesse et de ce danger qui s'impose.
Parce que les dernières 40 minutes sont fantastiques, pur condensé des grands combats de la saga et de l'ambiance du IV, avec la musique iconique reprise sur quelques mesures qui m'a foutu la larme à l'oeil.
Parce que les 30 très bonnes premières minutes font le lien avec "Creed", la confirmation de son talent et l'accès à la gloire avec le titre ultime de champion poids lourds, puis la lourde désillusion dure à digérer.
Mais entre ces grandes séquences, cela sonne un peu creux. Ce n'est pas une question de rythme, car par exemple "Rocky Balboa" etait lent, mais prenant, beau, touchant. Ce que je n'ai pas ressenti ici. Cette période post dérouillage et ce volet familial me semblent un peu forcés, imposés, pas aussi naturels que la relation entre Rocky et Adrienne ou les doutes de Rocky dans ses premiers episodes, pour faire le parallèle. Il y a un réel ventre mou avant le retour de Rocky le coach, qui gachouille un peu le sentiment final.
Mais malgré ce faux pas, et grâce evidemment au sursaut du dernier tiers du film, vraiment réussi je le répète, l'impression globale reste positive, avec toujours pour moi beaucoup d'emotion(s). Pour un fan, retrouver Dolph dans le même plan que Stallone dans cet univers est un bonheur, comme l'apparition de Brigitte Nielsen, joli clin d'oeil nostalgique.
Rien à dire sur les prestations de Michael B. Jordan et Tessa Thompson, au top, ou du fils de Drago, plus qu'impressionnant physiquement et dans ses expressions faciales fermées. Dolph est touchant en athlète marqué qui a tout perdu après sa défaite d'il y a trente ans, et bien sur Sly, que l'on voit moins, tel un passage de flambeau générationnel, plus que jamais fragile et usé, sauf quand il s'agit de coacher son poulain, le fils de son ami de toujours, dans le coin du ring, où là il retrouve sa gnaque et reprend sa dimension d'antan.
Un opus "simplement" bon avec des moments excellents, ce qui est déjà au dessus de beaucoup de films qui sortent chaque année. Et puis c'est Rocky, forever in my heart.