J’avoue que j'ai longuement hésité avant de mettre une note aussi basse à ce deuxième "long-métrage" de David Cronenberg, sorti en 1970, car je ne l'ai tout simplement pas compris. Et le fait que je ne l'ai pas compris n'en fait pas nécessairement un mauvais film et heureusement. Mais lorsque je vois que la majorité des spectateurs, et même des fans du réalisateurs, ne l'ont pas compris non plus, je me dis qu'il y a bien un problème quelque-part. Cronenberg a certes une idée derrière ce truc foutraque intello et expérimental mais une idée qu'il exprime très mal ! Le début est pourtant intriguant, nous suivons des médecins qui tentent de soigner une maladie causée par des produits de beauté. Mais, très rapidement, le film s'égare dans son côté expérimental, qui est d’ailleurs tout de suite instauré de manière formelle. Effectivement, c'est un film qui ne repose que sur sa voix off ou sinon des bruits étranges par-ci, par-là mais nous n'avons jamais de son "in", c'est-à-dire du son correspondant à ce qu'il se déroule à l'écran. C'est un peu comme "India Song" de Marguerite Duras sauf que c'est maladroit et dix fois moins maitrisé. Et alors l'histoire, s'il y en a une, est foutraque à souhait ! En effet, on ne sait pas vraiment où le réalisateur veut en venir, on ne sait pas vraiment ce que le film veut raconter et on finit ainsi par décrocher très rapidement car rien ne tient le spectateur en haleine devant un film qui ne dure qu'une heure mais qui parait en durer deux. "Crimes of the Future" est donc un gros délire du réalisateur devant lequel je ne sais même pas s'il y a quelque-chose à comprendre.