Crows Zero 2
6.5
Crows Zero 2

Film de Takashi Miike (2009)

Le premier Crows Zero avait été une excellente surprise et, à vrai dire, je ne voyais pas ce dont Miike allait bien pouvoir parler dans cette suite, ni, à fortiori, quel intérêt il pouvait trouver à sa réalisation. En fait, ce n'était pas si difficile : dans le premier volet, notre très cher looser en chef découvre qu'il ne suffit pas de massacrer la bleusaille du matin au soir pour se faire respecter. Donc maintenant, il doit apprendre à ouvrir son cœur.

Oui, à ouvrir son cœur ! A sa donzelle, tout d'abord, qu'il se propose galamment de tringler dans un escalier sordide. A son papa, ensuite, qui se prend 2 balles dans le ventre par un connard (subtile mise en perspective de ce qu'il risque lui-même de devenir). A ses troupes, enfin, qu'il ne parvient toujours pas à fédérer.

Le plus amusant dans tout ça, c'est que le rythme est somme toute si lent durant le deuxième tiers du film que l'on se surprend à ne plus croire du tout à cette histoire de guerre entre lycées. D'ailleurs, les produits les plus dégénérés de cette bataille, qui en viennent aux armes, se font bien vite recaler par leurs chefs qui viennent leur hurler dessus que l'enjeu est ailleurs, que le but, ce n'est pas simplement de gagner, qu'ils n'ont rien compris : car en somme, l'honneur, le respect, le dépassement de soi, quoi d'autre ?

"La guerre d'un homme", en clair. Miike s'amuse à nous ressortir les vieilles rengaines des samouraï dans un univers bizarre et décalé, que l'on reconnaît pourtant sans difficulté par les valeurs qu'il tâche d'illustrer. Naturellement la roue tourne et tandis que les plus âgés, qui ont enfin compris la leçon, prennent leur envol ("tels des corbeaux" nous dit Miike), les plus jeunes prennent le relais.

Le résultat, c'est que je ne sais pas si Miike s'amuse à prendre à parti le plus décérébrés de ses spectateurs, susceptibles de s'identifier à tous les bad boys qu'il met en scène, ou s'il fait joujou avec sa caméra, et paradoxalement c'est peut-être ce qu'il y a de plus réussi avec les deux Crows Zero, qui parviennent à faire preuve d'un minimum d'intelligence sans pour autant perdre de vue leur public de prédilection.
EcceLex
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 26 août 2010

Critique lue 952 fois

13 j'aime

1 commentaire

EcceLex

Écrit par

Critique lue 952 fois

13
1

D'autres avis sur Crows Zero 2

Crows Zero 2
Firmin
4

Critique de Crows Zero 2 par Firmin

On prend les mêmes et on recommence. Aussi idiot que le premier, ce second opus propose tout de même deux innovations majeures : un gang d'un autre lycée constitué presque uniquement de chauves (ce...

le 30 juil. 2010

6 j'aime

6

Crows Zero 2
Capa
7

Tous avec Genji !!

Toujours aussi classe ces gangsters de lycée ! Mais cette fois-ci la baston c'est entre lycée, la trêve rompue il faut qu'un des deux gagne. De toute manière si je devais choisir un lycée ça serait...

Par

le 18 janv. 2014

3 j'aime

Crows Zero 2
Furikuri
10

Le meilleur des 3 !

Crow Zero 2 est de loin le plus magistral des 3 films ! Il suit plutôt bien la suite du 1er mais est encore plus explosif que son prédécesseur ! Les scènes d'action sont magnifiquement chorégraphié,...

le 7 déc. 2015

1 j'aime

Du même critique

Southland Tales
EcceLex
8

Le New York Times a dit que "Dieu est mort".

Le pitch de Southland Tales est simplissime. L'acteur Boxer Santaros (The Rock) et une actrice porno (Sarah Michelle Gellar) ont pondu un scénario qui décrit la fin du monde telle qu'elle se profile...

le 10 nov. 2010

69 j'aime

21

Le Seigneur des Anneaux - Le Retour du roi
EcceLex
8

Critique de Le Seigneur des Anneaux - Le Retour du roi par EcceLex

Je pense le plus sincèrement du monde qu'il faut être un vieil aigri pour ne pas adorer le Seigneur des Anneaux. Jackson prend son temps, se fait plaisir, un petit effet kitsch ici et là, toujours...

le 31 oct. 2010

47 j'aime

63

Gerry
EcceLex
1

L'expérience du...

Gerry, voilà un film que j'ai passé des heures et des heures à critiquer sans jamais arriver à en écrire de critique satisfaisante. Et pourtant, ce n'était pas si difficile. L'objectif de Gus Van...

le 10 nov. 2010

31 j'aime

14