Cry Macho raconte l'histoire de Mike Milo, ancien champion de rodéo incarné par Clint Eastwood du haut de ses 91 ans, et de Rafo, un gamin téméraire de 13 ans qui a une obsession pour ce qui est macho. On comprend déjà le jeu sur les deux extrêmes, l'ancien cow-boy assagi par le temps qui veut donner une leçon au gamin friand du mythe Américain et c'est d'ailleurs ce qui ressortait le plus dans les bandes-annonces.
Malheureusement, le film ne remplit pas cet objectif et j'ai eu l'impression que Clint a voulu jongler entre deux styles de film, un road-movie un peu classique ou facile et un western révisionniste qui était assez prometteur mais qui est seulement présent à travers 2 ou 3 répliques dans le film au final. C'est dommage car tous les astres étaient alignés: un vieux-cow-boy usé incarné par Clint Eastwood, la figure du western viril qui croise la route de quelqu'un qui dans le fond souhaite devenir comme lui (quand il chevauchait encore). En bref, le côté critique du "macho" est trop timide dans le film.
Il y a encore le côté road-movie qui est assez sympa et qui sauve un peu le film, je pense notamment à certains plans assez esthétiques comme par exemple la scène où Clint conduit son bon gros American truck suvi par des chevaux au galop, le tout sublimé par de belles couleurs. Il y a pas mal de scènes de conduite dans le film, elle ne servent pas à grand chose, si ce n'est pour le possible parallèle entre le galop et la conduite, mais elles sont assez jolis et rendent hommage au côté road-movie du film.
J'ai trouvé la fin étrange aussi, une des grandes questions du film c'était comment le père et le fils allaient se retrouver car en effet le film nous rappelle à plusieurs moments l'ambiguité de leur relation ce qui pour moi indiquait un aspect explorable. Mais même pas, ils se retrouvent, câlin final, suivi du clap final.
En bref, le film est trop timide dans son écriture malgré une réalisation plutôt sympathique. Les grosses ficelles scénaristiques se font aussi sentir, le tout est assez maladroit au final. Pourtant le film avait du potentiel mais il l'a gâché.