Cul de bouteille
7.1
Cul de bouteille

Court-métrage d'animation de Jean-Claude Rozec (2010)

A l'origine,je n'aurais jamais du voir ce petit court métrage,j'ai simplement eut envie de le voir en voyant quelques images et le faite qu'un de mes éclaireurs (Shania Wolf - 火見子 ) lui avait attribué une bonne note. Je me suis donc dit qu'il fallait que je lui réserve un instant dans ma journée pour le regarder.


Je me rends compte que j'apprécie ce genre de petites productions à l'histoire et à l'ambiance volontairement enfantine comme Une histoire vertébrale de Jérémy Clapin .


Que donne donc Cul de bouteille ? C'est un court-métrage de neuf minutes racontant la vie d'un petit garçon nommé Arnaud est diagnostiqué myope et doit porter d'énormes lunettes rondes qui lui valent les moqueries de ses camarades de classe. Arnaud déteste ses lunettes pour ça,mais aussi et surtout car sa myopie lui "permet de voir ce que les autres ne peuvent pas voir".


Cul de bouteille est donc un film volontairement simpliste qui met en place une énième fois la thématique de l'enfant qui s'accroche à ses rêves et renie la réalité des adultes pour échapper à sa dureté. Sans ses lunettes Arnaud peut voir plus de choses,ce qui est contradictoire,il voit un coquillage sur son bureau prendre vie,une cité décrépite qu'il aperçoit à sa fenêtre devenir un grand et somptueux château. Par colère,Arnaud abandonne ses lunettes sur le bitume et part dans les rues de sa ville à la poursuite de ses fantasmagories mais il fini par se perdre,prit de panique,il se retrouve sur des rails où il aperçoit un "dragon" qui manque de l'écraser.
Ce scénario n'est pas sans rappeler la nouvelle de Maupassant intitulé "La Nuit" dans lequel un homme anonyme se promène dans les rues de Paris,un soir et fini par se perdre à force de déambuler dans les rues,la réalité se distord et il se perds dans son délire duquel il ne ressortira jamais.


La force de ce court-métrage réside dans le faite qu'il arrive à être simple sans jamais basculer dans le simplisme,qu'il arrive en si peu de temps à faire éprouver de l'empathie au spectateur,qui n'a pas un jour,dans son lit le soir,confondu un manteau accroché au mur de sa chambre avec une silhouette ou un sac sur une chaise de bureau avec une personne ? Cul de Bouteille joui aussi d'une imagerie rappelant l’expressionnisme allemand avec des décors distordus,quelques utilisations du clair-obscur qui donnent un certain charme au film.


En conclusion,c'est une petite curiosité qui vaut le détour et que mon lecteur aura le plaisir de regarder sur YouTube.

Migaro
8
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le 8 juin 2020

Critique lue 275 fois

Migaro

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