Après la mazarinade et la piperade, la zagarinette ou l’incarnation cinématographique du principe de bâtardise, qui renvoie au mieux à l’impureté et au pire au loupé. Car ce C:C-3 n’est pas seulement une suite de suite de copie, ce qui fait déjà beaucoup, mais aussi et surtout un Zagarino, où il s’agit cette fois de mêler les essentiels du buddy movie à l’essentiel de Terminator, en l’occurrence la séquence du poste de police et un T-800 habillé comme Kyle Reese, sans oublier de lorgner sur Universal soldier et The A-team. Le spectateur n’a donc rien à attendre du résultat, à moins qu’il ne soit capable de prendre du plaisir aux poursuites en zone trente, ou aux explosions censées tuer des gens qui ne sont pas dessous. Il est aussi fortement conseillé d’avoir appris à apprécier la trompette au synthétiseur, et d’aimer les plans insistants sur les casses abandonnées…

Mais si ces conditions sont réunies, et si on décide de prendre beaucoup de distance avec le film en particulier et la culture populaire en général, on pourra voir dans le retournement final l’annonce de la Terminatrix. On pourra même se questionner sur le décor égyptisant de l’entreprise du grand méchant aux vestes extra-larges, qui crée peut-être le lien entre le cafard et le scarabée, mais je vais trop vite en besogne. Car surtout, on pourra apprécier à sa juste mesure le truc qui fait que le cyborg n’est pas le cyborg de papa ni de RoboCop : c’est un être humain avec un transistor dans le bide et du jus de cafard dans les veines, et ce n’est pas une plaisanterie. Si on ajoute à ça que le scénariste, ignorant donc que l’hémolymphe n’est pas du sang, ignore aussi ce qu’est le FBI et le confond avec une agence de cautionnement, on peut se dire qu’en fait non, les films où il est question de Twinkies ne sont pas nécessairement bons ni forcément des films…

Pour spectateur averti (et qui ne doit pas s’attendre à voir un flic cyborg dans ce Flic cyborg) : Cyborg cop III (1995) de Yossi Wein (dont les études d’histoire et de philosophie l’ont tout naturellement mené à faire du cinéma, ce qui questionne quelque peu sur la manière de recruter chez Nu Image), avec Frank Zagarino (le seul acteur sur lequel certains critiques n’ont rien à dire, ce qui parle de soi-même), Bryan Genesse (qui tente péniblement de faire croire que son personnage est l’incarnation du cool, et qu’il se nourrit presque exclusivement de Twinkies) et Jenny McShane (qui passe son temps à ressembler à Ally Walker, et ça parle de soi pareillement)

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le 12 oct. 2022

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