Dalida, amoureuse de l'amour

J'aime les films biographiques, j'aime en apprendre sur la vie de ces artistes que j'ai vu, entendu étant petite. On connait toujours la fin mais on sait qu'on va en prendre plein la tronche.

Edith Piaf, Serge Gainsbourg, Dalida (entre autres).

Dalida, aujourd'hui j'ai choisi Dalida, peut-être parce que récemment sa reprise de "Je suis malade" tourne en boucle chez moi.

Le départ du film a été très bien choisi : sa tentative de suicide en 1967, comme s'il s'agissait d'une suite (presque la suite du téléfilm de 2005, je vais d'ailleurs comparer pas mal de points).

Une construction du film que j'aime, peu originale mais efficace.
L'aspect documentaire grâce aux mélanges des témoignages des proches et des flashbacks de la première partie m'a beaucoup plu.

Au début, la voix de Dalida ne semble pas coller à l'actrice, qui est très belle et qui lui ressemble fortement évidemment mais qui laisse des doutes. Au fur et à mesure, les doutes s'effacent et laissent place à la certitude que l'actrice incarne une Dalida parfaite.

Jean-Paul Rouve est également parfait dans le rôle du gentil sale con, auquel on s'attache malgré tout.

Le personnage de Jean (l'artiste d'origine polonaise) est bien, mais aurait pu être mieux travaillé, c'est comme s'il n'était pas important au final puisqu'il apparaît très peu, en tout cas il paraissait plus important dans le téléfilm.

Malheureusement pour moi, et c'est le seul gros point faible de ce film, le personnage de Luigi Tenco a été beaucoup moins convaincant que dans le téléfilm. Alessandro Borghi n'est pas assez torturé, trop beau, trop propre, trop lisse à mon goût. La scène de Ciao Amore Ciao était trop creuse, censée être une scène clé de l'avant suicide de Luigi.
Et une scène de suicide de Luigi qui est très émouvante mais qui m'a perturbée par son manque de réalisme : Dalida et Luigi seuls au fond de la pièce, tout le monde devant comme des spectateurs. D'un côté cela reflète la solitude de Dalida mais de l'autre, cela faisait un peu trop mis en scène et engendrait donc une perte de naturel.

On enchaîne avec la scène de Dalida chez le psychologue, tentant d'expliquer son geste, de ses mots qui me transpercent.

On assiste ensuite à une renaissance, grâce notamment à sa retraite en Inde et à un retour sur scène à la "Show Must Go On" : sa tournée disco.

Puis la destruction, comme une malédiction de l'amour, la scène de dispute mêlée à l'appel du public et un appel à la liberté avec sa chanson "Laissez-moi danser".

La fin laisse place à une Dalida torturée, l'accueil comme une héroïne en Egypte, elle apperçoit une enfant dans laquelle elle se revoit, au milieu de cette foule.

Ensemble bouleversant, film visuellement agréable, j'ai tout de même eut parfois l'impression d'un léger manque d'authenticité car trop lissé, les chansons qui rythment le film ont été parfaitement choisies évidemment.

Et cette fin, violente et douce à la fois.