Une volonté de fer suffit pour déplacer des montagnes et réunir deux fleuves sur un seul versant.

Dans une atmosphère silencieuse et sereine, les images parlent d'elles-mêmes, elles vont à l'essentiel.
Des regards et des actes valent mieux que des mots.

Ceux qui portent ce film sont les voix du cœur et du corps incarnées par Fabien Héraud et Jacques Gamblin. Les deux hommes forment un duo ultra touchant, drôle, plein d'espoir et plein de force. Toute en puissance et en sensibilité ils nous offrent une leçon de vie, nous prouvant que la force spirituelle nous fait surmonter bien des obstacles.
Dans un jeu de caméra dynamique et poétique à la fois, le film nous permet de plonger au cœur de ce défi qu'est le IronMan. Une expérience vibrante et vivifiante. Ce défi place chacun de ces hommes et femmes face au miroir, ils se retrouvent face à eux-mêmes, seuls au milieu de tous et tous ensemble. Et cette cohésion nous porte. A l'image de ce plan, où la caméra plonge sur une marée noire que l'on identifie petit à petit comme un ensemble d'individus, venus là pour se surpasser et pour partager. Tous les candidats s'élancent ensemble dans la mer, à cet instant on oublie l'homme au profit du dauphin. Et c'est là, dans cet élan, que les frissons parcourent votre peau... On vibre véritablement avec les participants, on a envie de taper des mains, de crier, de courir à leurs côtés. D'investir ce corps qui nous a été donné et de le faire vibrer, de l'expérimenter tant qu'il est encore temps. Fabien Héraud a cette flamme dans les yeux qui transpire par tout son corps jusqu'à nous atteindre et nous faire nous sentir vivants. L'exploit sportif est au centre du film mais il permet également de faire surgir la question des rapports paternels, du rapport à la différence en s'imposant comme une expérience fédératrice, élévatrice.
Un film à fleur de peau, bourré de vie, d'amour, de paysages, de liberté et de volonté.

Le sourire. Les larmes. On oscille entre les deux au rythme des musiques prenantes.
On en ressort gonfler à bloc, une formidable envie de chausser ses baskets chevillée au corps pour courir jusqu'à l'épuisement. Plein de l'envie de se surpasser, d'entreprendre un défi. Nourrie encore une fois par la force de ces personnes qui, du fond de leur fauteuil roulant, du haut de leurs différences trop souvent méchamment pointées du doigt, nous prouvent, nous enseignent, que l'essentiel est d'être fort dans sa tête, d'aller au bout de ses rêves.

Le sport est un langage universel, car c'est celui du corps.