Évidemment, on craint le pire. Le pitch tient sur un bout de nappe et ça sent le comique lourdingue à des bornes. Et le début confirme tout à fait cette intuition. Si c’est du déjà vu, cela n’en demeure pas drôle et l’entrée en matière est plutôt réconforte. On ne va pas nager dans la dentelle mais, au moins, on va rigoler. Cependant le film s’essouffle très rapidement et, notamment, quand l’argument du film est réellement lancé. Si certaines situations sont amusantes, on tourne assez vite en rond comme les personnages qui sont en transit à Malte. Et on voit bien que Philippe de Chauveron est bien embarrassé : il a ses personnages, il a son histoire, il a son cadre mais il ne sait pas très bien comment faire sa tambouille. Par conséquent, plus le film avance, plus il s’essouffle et moins ses tentatives de rebondissements sont efficaces.


Si le personnage d’Ary Arbittan reste globalement sympathique, celui interprété par Medi Sadoun finit par être passablement agaçant. Cet accent à couper au couteau tout le long du film est insupportable et n’apporte absolument rien. On ne sait, par ailleurs, jamais vraiment si c’est un filou ou un imbécile. Les scènes ont tendance à se contredire tout au long de l’entreprise. Philippe de Chauveron emprunte en outre à des films de Francis Veber ou de Jean-Marie Poiré l’antagonisme de ses deux personnages sans jamais réussir à trancher sur ce qu’il veut réellement faire de ses personnages. C’était déjà la faiblesse de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? mais elle était compensée par des situations plus drôles.


On retrouve autrement les habitudes du réalisateur à jouer des clichés autour de la religion, le machisme ou encore l’homosexualité sur fond d’un sujet de société d’actualité (le raccompagnement à la frontière des sans-papiers). La fin manque de souffle et dégouline maladroitement de bons sentiments pas toujours bien compréhensibles. Le résultat est donc insuffisant. Si on rit parfois de quelques situations, l’ensemble manque de personnalité et de trouvailles comiques. On pourra cependant accorder au réalisateur d’avoir intelligemment utilisé le cadre de Malte qui ne se limite pas ici aux criques de cartes postales.


Créée

le 8 oct. 2022

Critique lue 41 fois

6 j'aime

3 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 41 fois

6
3

D'autres avis sur Débarquement immédiat !

Débarquement immédiat !
Play-It-Again-Seb
4

Débarquement en douleur

Évidemment, on craint le pire. Le pitch tient sur un bout de nappe et ça sent le comique lourdingue à des bornes. Et le début confirme tout à fait cette intuition. Si c’est du déjà vu, cela n’en...

Par

le 8 oct. 2022

6 j'aime

3

Débarquement immédiat !
Caine78
4

Francis Veber low cost

Je cherchais un film sans prise de tête, me faisant passer le temps : de ce point de vue, « Débarquement immédiat ! » remplit honnêtement son contrat. Je dois même écrire que ce...

le 11 janv. 2019

3 j'aime

Débarquement immédiat !
PaulNapoli
6

Paris - Malte - Lampedusa

Cette comedie française ne fait pas dans la dentelle et on retrouve les ingrédients classiques d'une comedie populaire et commerciale (vomi, "adultère", homo, drogue, ....). Ceci dit ce qui sauve...

le 16 avr. 2017

3 j'aime

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22