Évidemment, on craint le pire. Le pitch tient sur un bout de nappe et ça sent le comique lourdingue à des bornes. Et le début confirme tout à fait cette intuition. Si c’est du déjà vu, cela n’en demeure pas drôle et l’entrée en matière est plutôt réconforte. On ne va pas nager dans la dentelle mais, au moins, on va rigoler. Cependant le film s’essouffle très rapidement et, notamment, quand l’argument du film est réellement lancé. Si certaines situations sont amusantes, on tourne assez vite en rond comme les personnages qui sont en transit à Malte. Et on voit bien que Philippe de Chauveron est bien embarrassé : il a ses personnages, il a son histoire, il a son cadre mais il ne sait pas très bien comment faire sa tambouille. Par conséquent, plus le film avance, plus il s’essouffle et moins ses tentatives de rebondissements sont efficaces.
Si le personnage d’Ary Arbittan reste globalement sympathique, celui interprété par Medi Sadoun finit par être passablement agaçant. Cet accent à couper au couteau tout le long du film est insupportable et n’apporte absolument rien. On ne sait, par ailleurs, jamais vraiment si c’est un filou ou un imbécile. Les scènes ont tendance à se contredire tout au long de l’entreprise. Philippe de Chauveron emprunte en outre à des films de Francis Veber ou de Jean-Marie Poiré l’antagonisme de ses deux personnages sans jamais réussir à trancher sur ce qu’il veut réellement faire de ses personnages. C’était déjà la faiblesse de Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu ? mais elle était compensée par des situations plus drôles.
On retrouve autrement les habitudes du réalisateur à jouer des clichés autour de la religion, le machisme ou encore l’homosexualité sur fond d’un sujet de société d’actualité (le raccompagnement à la frontière des sans-papiers). La fin manque de souffle et dégouline maladroitement de bons sentiments pas toujours bien compréhensibles. Le résultat est donc insuffisant. Si on rit parfois de quelques situations, l’ensemble manque de personnalité et de trouvailles comiques. On pourra cependant accorder au réalisateur d’avoir intelligemment utilisé le cadre de Malte qui ne se limite pas ici aux criques de cartes postales.