J'ai vu ce film lors d'une projection en classe suite à un cours sur le cinéma des 1960's. Ce film sur une romance bien particulière m'a subjugué, en le voyant j'ai perçu toute sa maîtrise et son charactère surprenant mais c'est en y repensant maintenant que je me rends compte qu'il a en plus la politesse d'être quasiment exempt de défauts.


Il s'agit d'une tranche de vie, racontant un amour obsessionelle entre un jeune homme qui vient travailler dans une piscine et sa collègue un peu plus agée que lui. Sous ce postulat simple se cache une histoire de personnages troubles, un fond érotique qui crée une atmosphère folle et magnétique, des moments oniriques et comiques ainsi qu'une tension dramatique.


Les personnages sont embarqués dans une relation conflictuelle avec des moments plus fusionels qu'on retrouve dans la légèreté de leur rapport malgré une obsession qui conduit à des actes extrêmes de la part du garçon.


La mise en scène et l'estétique du film sont aussi une grande réussite, on a une caméra à l'épaule qui nous rapproche des personnages ainsi que des plans biens composés en général auxquelles l'auteurs ajoute par les situations et la direction d'acteurs une folie galvanisante pour le spectateur. Tout cela est baignée dans une image granuleuse qui transmet une proximité avec le réel et qui traduit le charactère insalubre de la piscine ainsi que l'ambiance érotique un peu crade qu'on retrouve dans une longue scène en ville.


Le point marquant reste réellement pour moi la dimension hystérique de l'oeuvre qui lui donne une dimension artistique dans le floue qu'elle fait percevoir au spectateur avec l'érotisme omniprésent (avec une forme d'amoralité), les personnages qui agissent de façon de plus en plus étrange sans toutefois être des abstractions sur l'amour qui perdent le spectateur et l'ennuie mais surtout les situations. Le protagoniste passe son temps à courir, il fait bouger son environement au gré de ses humeurs (les lampes au plafond dans lesquels il tape), rentre en conflit avec le monde autour et exprime sa jalousie de façon puéril (les deux aspects sont crystalisés dans la séquence avec le panneau en carton) ce qui tend à nous le rendre tout de même assez attendrissant.


Le film refuse d'ennuyer son spectateur et dynamise le peu de moment que l'on sent durer avec des élements extérieurs comme dans une séquence extrêmement inventive où deux personnages qui ne s'aprécie pas s'observe à distance dans un plan fixe et qu'un homme commence à peindre le mur en rouge pour exprimer la violence des relations qui lient les personnages (ou dans une moindre mesure le kanoé kayak dans la piscine).


Le final ne démérite évidemment pas puisqu'il apporte une conclusion au thème de l'amour obsessionel tout en réunissant dans son final: pathos romantico-érotique, tension dramatique, esthétique réhaussé par un recours à du symbolisme brut (sans verni subtile) et continuité avec l'imagerie onirique qui est présente à plusieurs moments du récit.

KumaKawai
9
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le 30 sept. 2022

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KumaKawai

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