"Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues ! Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus." - Oceano Nox, Victor Hugo (1840)
Dérangeant et malaisant, dans l'attitude des personnages : certains sont odieux, d'autres excessifs. À l'image du protagoniste, dont les sentiments se transforment en obsessions, ou de sa bien-aimée qui s'amuse de lui. La galerie de personnages n'est pas en reste, avec ses clients lubriques et ses écoliers bruyants. Et que dire du professeur quarantenaire qui rôde parmi ses très jeunes élèves comme un loup au milieu d'un troupeau d'agneaux ? Nous ne sommes donc pas là pour nous attacher, mais bien pour observer, dans un acte de voyeurisme très humain.
Sale. La décrépitude de la piscine, décor quasi unique du film, ne nous donne pas envie de piquer une tête. Tout comme le reste des installations ou de la ville, qui semblent accuser le passage du temps avant les grandes modernisations des années 70. Mais ces décors décatis apparaissent comme parfaits pour des personnages, certes bien plus beaux, mais tout aussi déliquescents en leur for intérieur.
Beau. Le réalisateur sait tirer le meilleur parti de ses décors vieillissants et de la belle jeunesse de ses acteurs. Au milieu d'une réalisation assez classique pour l'époque, quelques scènes arrivent à sortir du lot, bien accompagnées par une musique discrète mais efficace. Et que dire de la scène de fin, une des plus belles du cinéma, selon moi. But I might die tonight !
En résumé : un classique des années 70, à voir si vous souhaitez vous faire une culture cinématographique sur cette époque — un peu plus oubliable sinon. Un peu long, un peu mou, pas mal malaisant, mais… quelle fin !