Jim Morrison est-il l'incarnation du diable ?
Ce film, c'est comme l'histoire du verre à moitié plein ou a moitié vide, tout dépend de la façon de le voir. Là, c'est parfois bien et parfois mauvais, enfin plutôt risible. Un film de série, pas si mauvais que ça, mais qui avait tout pour être meilleur.
Ralph Sarchie (Eric Bana) est un flic du Bronx. Il vadrouille chaque nuit en compagnie de son coéquipier Butler (Joel McHale). Ils sont en permanence confrontés au côté le plus obscur de la nature humaine. Ralph Sarchie est affecté par les horreurs qu'il voit au quotidien, cela affecte sa relation avec sa femme Jen (Olivia Munn) et sa fille Christina (Lulu Wilson), dont il s'éloigne de plus en plus. Une nouvelle affaire sordide, va le pousser encore plus loin dans son mal-être. Il va avoir besoin de l'aide d'un prêtre, en la personne de Mendoza (Edgar Ramirez) et retrouver la foi, pour affronter le mal venu de l'enfer.
Le film commence en Irak, le mal vient de là. Ce début renvoie à "L'exorciste". Apparemment, Scott Dickerson a révisé ses classiques, avant de se lancer dans cette histoire inspirée de faits réels. En effet, le sergent de police Ralph Sarchie existe vraiment, le film étant une adaptation de son livre "Beware the Night".
Pourtant, l'action se déroule en 2010, puis 2013. Le livre datant de 2001, cela jette le doute sur les faits relatés. Puis, c'est quoi le problème avec The Doors ? Certes, cela change du "Sympathy for the devil" des Rolling Stones, morceau récurrent pour ce genre de film, mais s'il a un sens au début, il n'en a plus sur la fin. A croire que Scott Dickerson a un problème avec eux, ou alors est-ce un hommage mal venu, à voir.
Ce New York, renvoie au Los Angeles de "Seven". L'absence de lumière, la pluie permanente et les horreurs auquel sont confrontés le duo de flics. Mais revenons à "L'exorciste", car c'est limite du plagiat à ce niveau-là. Un flic qui s'associe avec un prêtre pour affronter un démon, sa fille menacé par un autre démon, une mère impuissante, la grande soeur de Linda Blair et bien sur, un exorcisme final. Comme auparavant Aliens Vs Predators, on a un Seven Vs L'exorciste,s auf que là, on parle de deux classiques, ce que ne sera jamais celui-ci, qui n'arrive jamais à leurs chevilles.
Scott Dickerson est un réalisateur qui a sa préférence pour le cinéma d'épouvante. Ses films précédents sont à l'image de celui-ci, pas vraiment mauvais, mais pas vraiment bon. Cette fois-ci, c'est plus du genre policier, mais comme il semble ne pas avoir envie de délaisser l'horreur, il la distille ici, mais sans vraiment de succès.
Non, un chat qui miaule, ça ne fait pas peur, ni un chat éventré, ni un chien qui aboie, ni ......Enfin bref, je ne vais pas faire le détail de toute la panoplie déployée par Scott Dickerson pour ne pas nous faire peur, en maltraitant nos animaux de compagnie. Pourtant, c'est bien mis en scène. L'ambiance est glauque, dans ce New York sombre et pluvieux. Mais ses effets, qui ne font aucun effet et un exorcisme final, mal amené et réalisé, avec les Doors en fond sonore, sont fortement risible et achève un film, qui tenait, à peu près, la route jusque-là.
Eric Bana a la carrure pour tenir ce rôle de policier bouffé par les horreurs de son monde. Aussi bien crédible en policier, qu'en père de famille, il n'échappe malheureusement pas au cliché du héros tourmenté par un lourd secret. Joel McHale est son parfait complément. Il a le physique pour tenir la distance avec Eric Bana, sans perdre son côté comique, qui permet d'un peu détendre l'atmosphère (Qui joue au Boston Red Sox ? Larry Bird évidemment!). Au contraire d'Olivia Munn, handicapé par son côté sophistiqué, incompatible avec un rôle de mère de famille. Edgar Ramirez est aussi un cliché, comme Eric Bana. Un prêtre tourmenté, s'aidant de l'alcool pour ne pas retomber dans la drogue et la débauche. Mais le vrai problème, c'est qu'il a adopté le look de Kit Harrington dans "Game of Thrones", en l’occurrence Jon Snow. Cette forte ressemblance est perturbante, les deux univers n'étant pas compatibles.
Du côté des méchants, c'est pas terrible. Olivia Horton (Jane Crenna), nous sort une version adulte de Linda Blair dans "L'exorciste", qui fait plus rire, que peur. C'est presque le même constat concernant Chris Coy, un peu moins pour Sean Harris, bien aidé par le maquillage et sa capuche.
Un film qui se laisse suivre, oscillant entre le policier et l'horreur, sans jamais vraiment réussir à concilier les deux. Il a ses qualités et ses défauts. Il avait de quoi en faire un film angoissant, mais Scott Dickerson n'a toujours pas l'étoffe pour rendre un film de genre, en un film passionnant du début à la fin, dommage.