On l'a remarqué, la carrière de Neill Blomkamp est l'exemple parfait quand on veut parler d'explosion en plein vol. Intronisé parmi les nouveaux espoirs du cinéma après le très malin District 9, le cinéaste n'a jamais cessé de dégringoler depuis. Une chute entamée avec son deuxième long (Elysium) que le film suivant, Chappie, n'a fait qu'accélérer jusqu'à toucher le fond lors de l'annulation de son projet de retcon autour d'un Alien 3 bis assassiné par Ridley Scott lui-même. Nous voilà résignés à laisser Blomkamp en plan, bien obligés d'accepter sa dure réalité. Sauf que des tréfonds de l'abime surgit une lueur, Demonic.
Complètement passé sous les radars, tourné pendant le premier confinement, ce nouvel essai avait tout du retour en grâce tel que certains cinéastes ont connu (Shyamalan, par exemple). Budget microscopique ? Discrétion assurée mais ambition persistante ? Bon sang mais c'est bien sûr, une campagne de réhabilitation type Blumhouse ! Si la comparaison est légitime, le bilan de l'opération va plutôt vous rappeler la section navets de la maison de production. La recette pouvait être alléchante, quelque part entre l'Exorciste, Inception et le Témoin du mal. Demonic reste pourtant sur l'estomac. La faute à un script terriblement flemmard et laborieux. L'extrême modestie de la production se voit comme un nez au milieu de la figure, on est même assez proche d'un Asylum (Sharknado et autres bêtises). Pendant un moment, on peut légitimement se demander si Blomkamp ne nous préparerait pas un coup à la James Wan avec le récent Malignant. C'est à dire faire feu de tout bois avec une dernière partie totalement hallucinée qui vous expédie au firmament des plus belles séries Z. Arrivé à une heure, l'espoir apparait. Horreur, ce n'était que du chiqué et le long-métrage se cantonne à ce rythme léthargique. Arrivé au bout, demeure l'impression déprimante d'une perte de temps. Il n'y avait aucune lueur au fonds des abysses, juste un mirage.

ConFuCkamuS
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Flops 2021

Créée

le 3 oct. 2021

Critique lue 268 fois

3 j'aime

ConFuCkamuS

Écrit par

Critique lue 268 fois

3

D'autres avis sur Demonic

Demonic
RedArrow
3

Dans la tête à ma mère

En un sens, Neil Blomkamp est un réalisateur dans le même état catatonique que la mère de l'héroïne de "Demonic", comme enfermé depuis trop longtemps dans les illusions de ses courts métrages SF...

le 21 août 2021

9 j'aime

4

Demonic
MalevolentReviews
3

Inversion

Incarcéré dans une gloire révolue, Neill Blomkamp a tout de même conservé une fanbase importante qui l'a suivi dans ses propositions de courts-métrages horrifiques particulièrement sanglants et...

le 21 août 2021

8 j'aime

5

Demonic
ConFuCkamuS
2

Pathétic

On l'a remarqué, la carrière de Neill Blomkamp est l'exemple parfait quand on veut parler d'explosion en plein vol. Intronisé parmi les nouveaux espoirs du cinéma après le très malin District 9, le...

le 3 oct. 2021

3 j'aime

Du même critique

Dune
ConFuCkamuS
4

Anesthésie Spatiale

Peut-on partir avec un avantage si l'on décide d'aller voir l'adaptation d'une œuvre matrice dans la littérature ? Oui, en ne l'ayant pas lue. Il n'est pas toujours aisé de jongler entre...

le 15 sept. 2021

66 j'aime

8

I Care a Lot
ConFuCkamuS
4

Épigone Girl

Dur d'échapper à son rôle phare. Propulsée sur le devant de la scène avec le rôle d'Amy dans le d'ores et déjà classique Gone Girl réalisé par David Fincher, l'actrice Rosamund Pike n'a pas ménagé...

le 20 févr. 2021

60 j'aime

Les Trois Mousquetaires - Milady
ConFuCkamuS
3

Tous pour presque rien

Huit mois, ça peut être un vrai obstacle à la compréhension à l'ère du streaming et du binge-watching. Tout spécialement si vous vous lancez dans la suite d'un film pas très fameux, et que cette...

le 13 déc. 2023

48 j'aime

7