Xavier Beauvois orchestre une symphonie monastique, à partir de l'histoire vécue en 1993 par les moines trappistes du monastère de Tibhirine, jusqu'à leur exécution en Algérie en 1996.
En marge de cette menace de mort sur les moines qui s'installe peu à peu dans le film, il m'a semblé toucher de près le visage de la foi et entendre résonner le silence de ces hommes en une voix.
Les visages, que le réalisateur apprivoise, sont le film.
Le silence est sa respiration... souvent pesant, parfois insupportable pour les quelques uns qui sortirent de la salle.
Oui... il y a des longueurs... et ce n'est pas du tout divertissant, c'est même parfois à se morfondre d'ennui et pourtant... j'ai trouvé ce film utile.
Je ne dirai pas que c'est un bon film parce que ce n'est pas vraiment un film. En prenant mon billet au guichet, je m'étais dit que j'allais pleurer parce que c'était triste et qu'un samedi soir j'aurais pu trouver mieux... mais je n'ai pas pleuré, pas une larme. J'étais pourtant happée par la force intérieure de ces hommes. Alors j'ai eu conscience de faire une pause devant ce film, j'ai arrêté de courir, j'ai arrêté de vouloir des choses, j'ai arrêté de perdre du temps et j'ai consacré deux heures de ma vie à quelque chose qui finalement me faisait du bien.
Même si la foi m'est quasi inconnue, j'ai été heureuse de voir ces hommes se consacrer à leur foi, à leur dieu. Cette détermination, ce dénuement, ces doutes aussi, j'ai aimé les sentir proches. J'ai aimé apprendre à les comprendre.
Alors ce contrefilm qui se pose là à contrechamp de soi, c'est sûrement une expérience à vivre pour qui veut la vivre... comme un miroir.
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