Pour ceux qui se souviennent du western australien The Proposition, grimpé discrètement mais sûrement au panthéon des meilleurs westerns du XXIe siècles, tout dans Lawless donnait raison de saliver. John Hillcoat qui s'associe à Nick Cave scénariste, le retour de Guy Pearce, dans un Western sans chevaux transposé sous la Prohibition ? En ajoutant un trio de A listers en haut de l'affiche et en se payant même Gary Oldman dans un second rôle ? Voilà un plan qui devait se dérouler sans accrocs, du moins sur le papier. A l'arrivée, on aura reconnu la violence crue de The Proposition, atténuée par un filtre hollywoodien qui fait qu'on ne pousse jamais le spectateur jusqu'au malaise. Le scénario, anémique, tourne en rond sans jamais faire monter vraiment la tension. Le film permet de vérifier la capacité de Shia LaBeouf à rendre insupportable un personnage (accablé, à sa décharge, par le scénario qui l'affuble très répétitivement du rôle de tête à claques inconscient). Tom Hardy et Jessica Chastaing sont corsetés dans des rôles caricaturaux, et c'est finalement Jason Clarke qui s'en sort le mieux avec un rôle quasi muet et pourtant charismatique. Guy Pearce compose un méchant tout à fait honorable mais qui ne peut à lui seul sauver l'affaire. On ne passe pas un mauvais moment non plus, on se distrait, sans plus, en attendant une bonne claque de cinéma qui n'arrive jamais.